Pas d’exécution capitale en direct sur le Web

Mobilité

ENI souhaitait filmer et diffuser en direct sur le Web l’exécution de Timothy McVeigh. Un juge de l’Indiana a rejeté la demande. ENI a fait appel.

Ouf ! Le groupe multimédia Entertainment Network Inc (ENI) ne pourra pas diffuser en direct sur Internet l’exécution, programmée pour le 16 mai prochain, de Timothy McVeigh, condamné à mort pour l’attentat d’Oklahoma City d’avril 1995. ENI avait demandé l’autorisation de filmer et retransmettre l’exécution arguant du droit à la liberté d’information et de la presse garanties par le premier amendement de la constitution américaine. Ce que ENI évitait de dire, c’est que l’accès en ligne à la séquence macabre aurait été payant. Quand l’horreur balance entre business et voyeurisme…

John Tinder, juge du tribunal du district d’Indianapolis (Indiana) a donc rejeté la demande d’ENI en justifiant que la loi américaine n’accordait pas à une société Internet basée en Floride le droit de diffuser en direct l’exécution. Il a notamment estimé que la préoccupation des autorités pénitentiaires sur les conséquences de cette diffusion pour un large public était logique et qu’elles avaient le droit de l’interdire. En revanche, il a autorisé ENI à assister à l’exécution au titre de représentant d’un média d’information. Ce qui n’a pas empêché ENI d’annoncer son intention de faire appel de la décision rendue mercredi dernier (18 avril 2001). Un porte-parole de l’entreprise de « divertissement » a cependant tenu à préciser que si leur appel impliquait une suspension de l’exécution, ils ne le maintiendrait pas. Autrement dit, on veut bien filmer, mais on ne veut pas que notre projet permette au coupable de vivre quelques jours de plus. Brrr ! Je me demande si ces types ne sont pas pires que celui qui a posé la bombe…