Paylib : trois banques pour un porte-monnaie électronique

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BNP Paribas, La Banque Postale et Société Générale fixent au 24 septembre le lancement de leur porte-monnaie électronique Paylib, voué à constituer un nouveau standard ouvert pour le paiement en ligne.

Trois grandes banques de détail françaises prendront officiellement position, ce 24 septembre, dans la foire d’empoigne autour des porte-monnaie électroniques.

A cette date, BNP Paribas, La Banque Postale et Société Générale lanceront la solution Paylib, qui permettra à leurs clients de réaliser des paiements sur Internet depuis leur ordinateur, leur tablette ou leur smartphone, sans avoir à saisir de données bancaires.

Développé depuis un an et testé auprès de plusieurs e-commerçants parmi lesquels La Poste, Leroy Merlin, PriceMinister et Showroomprive, le service entre en concurrence directe avec PayPal (accessible en France depuis 2004).

Il s’inscrit dans un contexte de dématérialisation progressive des paiements, en lien étroit avec la montée en puissance des terminaux mobiles : TNS-Sofres estime que 43% des Français de 16 à 60 ans possèdent un smartphone et que 29% s’intéressent aux tablettes numériques.

En phase avec l’évolution des nouvelles technologies, les habitudes de consommation évoluent et se portent sur le commerce électronique, dont le volume d’affaires a, selon la Fevad, augmenté de 19% en France entre 2011 et 2012, à 45 milliards d’euros.

Cependant, quand bien même 85% des Français disposant d’un ordinateur personnel l’ont déjà utilisé pour réaliser un paiement en ligne (étude IFOP d’août 2013), ils ne sont que 24% à avoir tenté l’expérience sur une tablette… et 14% sur un smartphone.

Près d’un tiers des sondés évoquent, indifféremment de la plate-forme utilisée pour leurs transactions, des craintes en matière de protection de leurs données personnelles.

paylibUne proportion comparable souligne le manque d’ergonomie de tels services sur mobile et la difficulté éprouvée pour les intégrer dans leur quotidien.

Autant de problématiques qui ont façonné le développement de Paylib*, aujourd’hui mis à la portée de 23 millions d’utilisateurs potentiels – en l’occurrence, ceux qui détiennent au moins une carte chez BNP, Société Générale ou La Banque Postale.

Disponible sur le Web et via des applications mobiles (pour iOS et Android ; aucun mot sur une éventuelle disponibilité pour Windows Phone et BlackBerry), la solution est dite évolutive.

Ouverte aux autres banques, elle s’impose comme un successeur du I-CB, initié en 2012 par le Groupement des Cartes Bancaires CB avec l’ambition d’établir un moyen de paiement universel.

« Nous nous inscrivons dans une logique d’innovation constante« , soutient Laurent Goutard, Directeur France de la Banque de détail Société Générale.

Chez les e-commerçants ayant adhéré au service (au nombre de 8 initialement), le pictogramme de Paylib s’affichera dans la liste des moyens de paiement acceptés.

Comme avec une carte à puce, la validation des transactions requiert la saisie d’un code secret, paramétré au préalable lors de l’inscription au service.

En revanche, pas de coordonnées bancaires à fournir : l’identification s’effectue avec un nom d’utilisateur et un mot de passe.

Pour plus de sécurité, il est possible de mettre en oeuvre un procédé d’authentification forte à double facteur, basé sur l’envoi d’un code par SMS ou via l’application mobile.

Si le socle technologique est commun aux trois banques, chacune applique sa propre politique commerciale, notamment sur la question des commissions, prélevées exclusivement auprès des vendeurs.

Il est question de tarifs « agressifs, compétitifs vis-à-vis de PayPal », selon Bernard Roy. Le Directeur de la stratégie de La Banque Postale n’émet toutefois aucun commentaire quant aux solutions que MasterCard et Visa s’apprêtent à lancer.

Parmi les premiers adoptants, Voyages-SNCF, qui revendique 3,6 milliards de transactions réalisées en 2012 sur sa plate-forme, prévoit d’intégrer progressivement Paylib dans son écosystème, d’abord sur le Web, puis d’ici la mi-2014 sur mobile.

vente-privee.com (1,3 milliard de chiffre d’affaires en 2012) fera de même à compter de novembre 2013.

Répondant, par nature, essentiellement à des applications dans le commerce électronique, Paylib peut aussi être utilisé pour régler des professionnels mobiles ne disposant pas de terminal de paiement.

Mais la prochaine étape, c’est bien la conquête du commerce de proximité, « d’ici la mi-2014« , à en croire Marie-Claire Capobianco, Directrice des réseaux France pour BNP Paribas. Les technologies sans contact devraient occuper une place centrale dans cette démarche.

Le discours se veut plus prudent sur le dossier des services à valeur ajoutée. Un coffre-fort électronique devrait néanmoins bientôt voir le jour.

D’autres projets pourraient toucher au paiement à la livraison, à la géolocalisation des commerçants et à l’intégration de Paylib dans des applications tierces.

Le dynamisme de l’e-paiement aiguise, tout particulièrement en France, l’appétit des groupes bancaires (le Crédit Agricole avec Kwixo, lancé en mai 2011 ; BPCE avec S-Money depuis juillet 2012).

Il soulève tout autant d’intérêt chez les opérateurs mobiles, notamment à travers le service Buyster, ouvert en février 2011 à l’initiative d’Orange, SFR et Bouygues Telecom.

* Paylib est une SAS immatriculée au Registre du commerce et des sociétés de Paris

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Crédit photos : Paylib

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