PGI : la consolidation se poursuit

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Comme bien d’autres marchés de l’informatique, le secteur des PGI traverse une zone de turbulences. Du coup, fusions et rachats sont à l’ordre du jour du côté des éditeurs afin d’atteindre la fameuse taille critique leur permettant de traverser au mieux cette période. C’est dans ce contexte que Mapics a racheté Fronstep. Les deux éditeurs parient sur la complémentarité de leurs offres produits et comptent se renforcer dans les services pour mieux répondre aux attentes des PME-PMI.

La consolidation du marché des PGI se poursuit. L’américain Mapics a ainsi annoncé récemment le rachat de son compatriote Frontstep. Une opération qui donnera naissance, au terme du processus, à un éditeur bien positionné auprès des entreprises industrielles du mid-market, c’est-à-dire réalisant moins de 150 millions d’euros de chiffre d’affaires, avec une base installée de plus de 10 000 sites et un chiffre d’affaires cumulé de plus de 200 millions de dollars. Le fait est que Frontstep et Mapics ont chacun de leur côté fait leurs preuves. Ainsi, Frontstep conçoit et installe depuis plus de vingt ans des outils logiciels destinés à ce type d’entreprise. Très classiquement, l’éditeur s’est d’abord fait connaître par ses logiciels de gestion de la production avant d’élaborer autour de ce noyau un PGI, lequel a été complété ultérieurement par des fonctionnalités de front-office. Pour autant, le premier produit de Frontstep, Tolas Production, a encore ses aficionados, ainsi que le rappelle René de Demo, le président de Frontstep France : « Ce produit est toujours maintenu. En France, 70 entreprises l’utilisent encore et en sont très satisfaites. Ça marche comme ça dans l’industrie : les gens veulent avant tout un système d’information qui fonctionne, auquel sont adjointes si besoin est des fonctionnalités complémentaires. En revanche, ils sont toujours réticents à adopter un nouveau produit simplement parce qu’il est beau. »

Il n’en demeure pas moins que Frontstep traverse une passe difficile depuis deux ans, comme beaucoup d’éditeurs de progiciels d’ailleurs. Les entreprises européennes et américaines sont en effet plutôt dans une position d’attentisme vis-à-vis de leurs investissements informatiques. Du coup, Frontstep, qui réalise un tiers de son chiffre d’affaires par la vente de licences, un tiers par la vente de services d’intégration et un autre tiers par des actions récurrentes de maintenance, se retrouve dans une position difficile. Frontstep a en outre consenti de lourds investissements en recherche et développement, notamment pour adapter son produit SyteLine à la plate-forme ?Net de Microsoft. Une autre raison à ses difficultés est peut-être à chercher du côté de la politique commerciale de l’éditeur. Initialement positionné sur le haut du panier des entreprises du mid-market ? un segment désormais saturé – Frontstep dispose d’une force de vente directe, un modèle qui n’est peut-être pas le plus efficace quand il s’agit de s’attaquer aux entreprises de taille plus petite. Et l’un des intérêts du rapprochement avec Mapics est justement que ce dernier a constitué un réseau de vente indirecte. La complémentarité entre les deux éditeurs se situe également au niveau de l’offre produit, moins en termes de fonctionnalités que des plate-forme techniques sur lesquelles leurs produits respectifs fonctionnent : Frontstep commercialise ses produits sous Progress et a, rappelons-le, réécrit SyteLine pour la technologie ?Net de Microsoft alors que les produits Mapics fonctionnent sous AS400 d’IBM et le SGBD d’Oracle. A noter que la volonté des deux éditeurs est bien de maintenir deux produits différents pour l’ensemble de ces plates-formes. Aucune fusion des deux gammes, avec à la clé un programme plus ou moins coercitif de migration des clients, n’est à l’ordre du jour. Enfin, Frontstep, qui a changé de dénomination il y a deux ans afin de se donner une couleur plus « e-business » – il s’appelait Symix – et a du même coup perdu en visibilité, bénéficiera de la notoriété de Mapics.

Renforcer l’offre de service

Enfin, l’autre challenge pour la nouvelle entité sera, comme l’explique René de Demo, de « renforcer l’offre de service, les PME-PMI n’ayant pas de structure informatique suffisamment étoffée pour prendre en charge des projets du niveau de complexité de l’installation d’un ERP ».