Piratage : Bercy et Alain Juppé ont tweeté en turc ce matin

Sécurité
twitter-piratage-juppe-bercy

Des institutions, des médias et des personnalités politiques ont vu leurs comptes Twitter détournés dans un contexte de tensions entre l’Europe et la Turquie.

Il reste encore, sur quelques comptes dont ceux d’UNICEF USA et d’Amnesty International, des traces du piratage massif qui a frappé Twitter ce mercredi matin.

Des institutions, des médias, des personnalités politiques… Autant d’influenceurs qui ont diffusé malgré eux un message en turc assorti d’une croix gammée, de hashtags parmi lesquels #Nazihollanda et d’une vidéo YouTube montrant plusieurs interventions du président turc Recep Tayyip Erdogan.

L’assaut – qui n’a pas, en l’état, fait l’objet de revendications – a fait des victimes en France, parmi lesquelles le ministère de l’Économie et des Finances (@_Bercy_).

Bercy a vu ses photos de bannière et de profil respectivement remplacées par le drapeau turc et des armoiries ottomanes. Il lui a fallu une vingtaine de minutes pour redresser la situation.

Casting éclectique dans la sphère des médias français, entre l’émission « Envoyé Spécial » (@EnvoyeSpecial), la télévision catholique KTO (@ktotv) et France 3 Haute-Normandie (@F3htenormandie).

france-3-haute-normandie-piratage

À l’étranger, le piratage a touché, entre autres, BBC North America (@BBCNorthAmerica), Forbes (@forbes) et l’antenne japonaise de l’agence Reuters (@ReutersJpWorld).

bbc-north-america-piratage

Des organisations telles que l’Unicef (@unicefusa) et Amnesty International (@amnesty) ont également été affectées. Elles n’ont toujours pas, à l’heure où nous écrivons ces lignes, supprimé le tweet posté par les pirates.

amnesty-international-piratage

L’épisode s’inscrit dans un contexte de frictions entre la Turquie et plusieurs pays européens.

La tension était montée d’un cran samedi avec le refus des Pays-Bas d’autoriser une visite du chef de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu, puis l’expulsion de la ministre de la Famille Fatma Betül Kaya.

Il a été interdit aux intéressés de participer, sur le sol néerlandais, à des rassemblements pro-Erdogan, à quelques semaines d’un référendum par lequel le peuple turc pourrait renforcer les pouvoirs du chef de l’État.

Ankara a riposté lundi en bloquant le retour de l’ambassadeur des Pays-Bas en Turquie Kees Cornelis Van Rij. Tout en accusant Angela Merkel de « soutenir le terrorisme » par une aide aux militants de la cause kurde et à des suspects recherchés pour le coup d’État manqué du 15 juillet dernier (plusieurs villes allemandes ont refusé la tenue de meetings électoraux pour la communauté turque).

Lire aussi :

Lire la biographie de l´auteur  Masquer la biographie de l´auteur