Piratage, intox sur le Net : l’ombre de la Russie sur la présidentielle USA

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La course à la Maison Blanche a été marquée par une série de cyber-attaques attribuées à la Russie. Sans parler des canaux de désinformation.

A travers des actes de piratage qui seraient commandités par le Kremlin, dans quelle mesure la Russie a influencé la course à la Maison Blanche ?

En fin de semaine dernière, le président sortant Barack Obama a ordonné un rapport complet sur la campagne électorale de 2016 tout en remontant au scrutin de 2008 (sans passer par la case de sa ré-élection en 2012).

Une série d’assauts informatiques, attribuée à la Russie, a perturbé la période électorale cruciale pour les Etats-Unis.

Entre les piratages des boîtes mails au parti démocrate (en particulier celle d’un conseiller proche de Hillary Clinton qui a tourné en défaveur de la candidate à la Maison Blanche) et les soupçons de perturbation du processus électoral pointés du doigt en octobre par des membres du gouvernement américain, la coupe est pleine.

Parallèlement, une récente enquête du Washington Post tendrait à démontrer que la Russie a aidé Donald Trump à remporter la victoire sur la foi d’une déclaration secrète de la CIA.

« Un autre prétexte » selon Donald Trump

Logiquement, l’affaire devient une guerre politique de tranchée. Le parti démocrate demande la transparence sur ce qui est considérée comme une dérive dans le processus électorale du pays.

Tandis que l’équipe républicaine de transition montée autour de Donald Trump réfute les arguments de non-sincérité du scrutin en lien avec une implication de pirates russes. Alors que l’investiture est prévue le 20 janvier prochain.

Le futur président des Etats-Unis s’est exprimé à ce sujet dans une interview accordée à Fox News : « Je pense qu’il s’agit d’une autre prétexte [pour justifier la défaite électorale du camp démocrate, ndlr]. Je n’y crois pas. »

Au Sénat, les membres démocrates de la commission sur le Renseignement demande à Barack Obama de lever la confidentialité des documents des services de renseignement en lien avec les présumés cyber-assauts de la Russie.

La Russie n’a rien fait…comme d’habitude

De son côté, le gouvernement russe dément toute tentative de déstabilisation et se défend d’une quelconque implication dans l’élection américaine susceptible d’influencer le cours du scrutin.

Selon Silicon.fr, juste après les résultats de l’élection présidentielle, des chercheurs en sécurité évoquaient l’exploitation potentielle de vulnérabilités de machines à voter susceptible de perturber le vote électronique dans des États décisifs (swing states). Ils demandaient un audit des machines de vote pour lever le doute qui pèse sur la fiabilité du scrutin.

Toujours dans le prolongement des accusations visant la Russie, des enquêtes journalistiques (notamment celle du Washington Post en date du 24 novembre) suggéraient également l’implication du Kremlin dans la propagation et l’accentuation de fausses informations visant Hillary Clinton (ce qui rendait de facto service à son rival).

En exploitant des « milliers de botnets » et des internautes chargés de relayer des rumeurs infondées à travers les réseaux sociaux et des galaxies de sites Internet.

Des techniques de désinformation à mettre en lien avec les débats actuels sur le poids des algorithmes de Facebook dans le traitement de l’actualité politique.

La bonne vieille propagande russe de la guerre froide semble reprendre de la vigueur à l’ère digital. On pourrait retourner le compliment du côté des services de renseignement américains lorsque les projecteurs de l’actualité sont braqués vers des élections cruciales en Russie.

Crédit photo : le Président Barack Obama en discussion avec Tom Donilon, Président de la commission destinée à renforcer la cyber-sécurité rattachée à la Maison Blanche (2 décembre 2016). (Official White House Photo by Pete Souza)

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