Piratage : Megaupload est fermé, les internautes deviendraient plus raisonnables

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Selon une étude IFOP/Clubic, la fermeture de Megaupload a eu un impact important sur les « pirates occasionnels » mais elle est plus limitée sur les « gros téléchargeurs ».

Un mois après la fermeture de Megaupload, l’institut de sondage IFOP a réalisé pour le compte de Clubic.com une étude sur l’impact de la disparition de la plate-forme de partage de fichiers et  sur les habitudes de téléchargements des Français.

Premier enseignement : 37% des internautes français ayant répondu à l’enquête* avouent télécharger illégalement (la question initiale était : « Personnellement, vous arrive-t-il de consommer illégalement (streaming compris) sur Internet de la musique, des films ou tout autre contenu de manière régulière ou occasionnelle ?« )

Selon l’IFOP, l’âge serait un facteur déterminant : la majorité des moins de 35 ans (59%) téléchargent, contre à peine une personne sur quatre âgée de 35 ans et plus.

Sur le total des internautes, 8% téléchargent illégalement « régulièrement », 12% « occasionnellement » et 17% de manière ponctuelle.

Après la fermeture de Megaupload, le camps se divise entre soumission et résistance.

48% d’entre eux déclarent avoir mis un terme à leurs pratiques de téléchargement illégal. 52% affirment qu’ils continuent.

La tranche des « internautes pirates occasionnels » serait la première concernée (68% ont arrêté).

« Le critère de l’âge joue ici aussi un rôle important : un peu moins des trois quarts des jeunes de moins de 25 ans vont continuer à télécharger illégalement (71%) », souligne l’IFOP.

Les internautes les plus ancrés dans le piratage sont 86% a ne pas vouloir changer leurs habitudes.

Quelles alternatives après la déchéance de Megaupload ?

Les téléchargeurs illégaux représentent 37% de l’échantillon initial (461 personnes). 32% d’entre eux l’ont remplacé par le téléchargement ou streaming légal gratuit (que l’on retrouve à travers les systèmes de télévision de rattrapage ou des services comme Deezer).

Des éléments qui corroboreraient les récentes déclarations de M6 (propriétaire de Clubic, ndlr) et TF1 concernant la hausse de fréquentation de leurs services de catch-up TV.

Même la Hadopi pourrait se montrer satisfait de ce retournement.

Ensuite, on retrouve téléchargement direct et/ou le streaming à une autre adresse (17%) puis l’échange de fichiers
avec un cercle de proches (16%) et enfin un retour au peer-to-peer (12%).

La tentation est grande de trouver des « Megaupload-like » comme RapidShare. Néanmoins, le service allemand a décidé de réduire la performance de son service gratuit pour éviter un appel d’air susceptible d’attirer les pirates.

Pour autant, les repentis ne plébiscitent pas les plates-formes de VoD payantes : « des options peu satisfaisantes car jugées trop chères et trop limitées dans leur contenu« , analyse l’enquête IFOP.

Peut-être que l’essor en 2012 des offres de vidéo à la demande illimitée (appelées SVoD) permettra de les faire changer d’avis : CanalPlay Infinity (Canal+), VideoFutur, prochainement iCinema (par les fondateurs d’Allocine) voire l’américain NetFlix

 

* L’étude IFOP se base sur un panel de 1249 internautes âgés de 18 ans et plus, interrogés en ligne du 17 au 21 février.

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