Piratage : Nicolas Sarkozy veut s’attaquer au streaming

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Nicolas Sarkozy se félicite que le piratage de biens audiovisuels via les protocoles P2P ait baissé. Il veut maintenant tourner son attention vers le streaming.

Le président Nicolas Sarkozy s’est félicité de la réussite de la Hadopi (Haute autorité pour la diffusion des oeuvres et la protection des droits sur Internet) dans la lutte contre le piratage, mais veut maintenant s’en prendre au streaming.

« Grâce à la loi Hadopi, le piratage par P2P, individuel, a reculé de 35%. Il y a 35% de piratage en moins ! C’est donc que la bataille n’était pas perdue« , a-t-il déclaré ce 18 novembre à Avignon, à l’occasion d’un forum sur la culture à l’ère du numérique.

Cette déclaration de victoire doit être prise avec scepticisme, les habitudes de piratage s’étant au moins en partie camouflées (à l’aide d’outils d’anonymisation comme les VPN ou les proxys) ou tournées vers le téléchargement direct (par des sites comme MegaUpload) et le streaming.

Mais le président de la République semble bien conscient de l’évolution des modes de consommation illégale des biens culturels.

« Alors il faut aller plus loin parce qu’il y a les sites de streaming. […] J’aime une musique, je veux la partager. Je veux dire que la démarche n’est pas en soi négative » , tempère-t-il.

« Sur les sites de streaming, l’idéologie du partage, excusez moi : c’est l’idéologie de l’argent. Je vole d’un côté et je vends de l’autre. Ne me demandez pas de soutenir ça, personne ne peut soutenir ça« , lance-t-il tout de même.

Une référence claire à une Hadopi 3, prévoyant plus de moyens de lutter contre ces nouvelles tendances de piratage.

Il justifie son action en citant la Nouvelle-Zélande ou la Corée du Sud, qui ont mis en place leurs propres versions de la riposte graduée, là aussi malgré une forte opposition.

Il a également annoncé la création d’un Conseil National de la Musique (CNM), similaire au Centre National du Cinéma (CNC), qui serait financé par une taxe sur les FAI.

Cette annonce, largement anticipée, avait déjà attiré des critiques des fournisseurs d’accès français et même de membres de la majorité.

Ils lui reprochent de taxer encore les FAI, déjà soumis à de nombreuses contributions au bénéfice de l’audiovisuel, alors que les autres acteurs du Web n’ont pas à mettre la main à la poche (par exemple les sites de streaming légaux, comme YouTube ou Dailymotion).

Selon Laure de la Raudière, députée de l’Eure-et-Loir et secrétaire UMP en charge du Numérique, ces taxes vont limiter les marges de manœuvre des FAI en matière d’investissements et d’innovations, en particulier sur la fibre optique.

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