Plan Next 2006-2008 : France Télécom veut accroître sa réactivité

Mobilité

Après le remanienent de son comité de direction, l’opérateur a établi vingt objectifs pour accélérer la transformation du groupe.

Accélération voire rupture technologique, concurrence accrue, décisions impactantes des autorités de régulation?« Nous devons accélérer notre mutation et accroître notre réactivité dans un marché qui évolue plus vite que jamais », commente Didier Lombard, PDG de France Télécom, à l’occasion de la présentation des résultats financiers du groupe sur l’année 2005.

Fin janvier, l’opérateur a annoncé la constitution d’un nouveau comité de direction resserré avec 9 membres au lieu de 23 (voir brève du 30 janvier 2006). L’objectif est de favoriser des reportings plus fréquents « à la semaine » afin de réagir au plus vite aux annonces susceptibles de modifier la donne sur un marché donné.

Vingt objectifs dans six domaines clés

Didier Lombard a dévoilé les trois nouvelles priorités du groupe : renforcer la réactivité du groupe, accélérer sa transformation et améliorer l’efficacité du marketing. Une série de vingt objectifs dans six domaines-clés (finance, produits et services, bases d’abonnés, relation clients, efficacité et rendement, ressources humaines), a été présentée.

Citons par exemple la volonté de développer des offres convergentes qui représenteront entre 5 et 10% du chiffre d’affaires du groupe en 2008 ou celle destinée à accélérer l’innovation en consacrant 2% du chiffre d’affaires à la R&D.

Parmi les principaux changements attendus figurent l’émergence d’un réseau télécoms intégré « de pointe ». Jean-Philippe Vanot, Directeur exécutif des réseaux et système d’information de France Télécom, a notamment indiqué qu’une migration du réseau de France Télécom vers une infrastructure NGN (Next Generation Network) a été initiée. L’objectif est de basculer le réseau en tout IP et de faciliter l’élaboration d’offres de convergence entre communications fixes et mobiles.

Pour la partie marketing, la marque Orange va devenir universelle pour l’ensemble des produits grand public de France Télécom. Ce qui veut dire que la marque Wanadoo est destinée à disparaître progressivement.

Autre innovation attendue dans le courant de l’année liée à la gestion de la relation clientèle : la mise en place d’un portail unifié pour les clients et d’un programme de fidélité multi-services de l’opérateur.

Le Technocentre, le nerf de guerre qui lie la R&D et le marketing

L’un des points fort de cette réorganisation destinée à améliorer la réactivité du groupe est symbolisé par l’émergence d’un « Technocentre », un pôle qui sert de passerelle entre les réseaux et les systèmes d’informations, la R&D et les ventes et marketing. « C’est une première dans le monde des télécoms?L’objectif est d’offrir le bon produit au bon moment dans le bon pays », résume Didier Lombard.

Le pôle « Technocentre » est une équipe de 300 personnes qui travaillent en mode « projets ». Il prend en charge deux domaines : anticipation stratégique, « product factory » pour les particuliers et les entreprises.

A travers cette structure, France Télécom prépare ses prochaines grandes offensives sur les produits et les services : dans le courant du troisième trimestre 2006, l’opérateur compte lancer les services de convergence fixe-mobile HomeZone/One Phone présenté comme « un nouveau modèle de communication pour les particuliers ».

La stratégie Everywhere, qui synthétise les efforts de déploiement de services multi-canaux, est confirmée dans le domaine de la musique, de la télévision et du paiement. Pour sa déclinaison BtoB, Elle se traduit par une volonté de développer les services de convergence fixe/mobiles pour la voix et les données destinés aux entreprises.

France Télécom multiplie par deux son résultat net
France Télécom a anoncé un chiffre d’affaires 2005 qui s’élève à 49 milliards d’euros en hausse de 6,2% (données pro-forma) par rapport à l’année précédente. Le résultat net a été quasiment multiplié par deux : 5,7 milliards d’euros en 2005 contre 3 milliards en 2004. Pour 2006, l’opérateur souhaite parvenir à générer un cash flow organique (flux net de trésorerie généré par l’activité) de 7 milliards d’euros. Sur le volet des ressources humaines, le groupe continue de réduire ses effectifs : 17 000 suppressions de postes sont prévues entre 2006 et 2008 dans le monde, dont 16.000 en France, mais « sans licenciements secs » assure l’opérateur. Au cours de cette période, il y aura 22 000 départs naturels en France et 6 000 recrutements.


Lire la biographie de l´auteur  Masquer la biographie de l´auteur