Position dominante : Navx revient à l’assaut de Google

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panneau radars

Navx réclame à Google une indemnisation de 23 millions d’euros. Après avait gagné en 2010 une première manche contre le groupe Internet et ses pratiques publicitaires discriminatoires, « l’assistant d’aide à la conduite » a pu fourbir ses armes.

La start-up française Navx réclame 23 millions d’euros à Google pour abus de position dominante.

Navx fournit des solutions de contenus géolocalisés aux GPS et appareils mobiles :  position des radars fixes et des zones dangereuses, localisation des stations-service et le prix du carburant, disponibilité  des parkings, téléchargement d’itinéraires touristiques…

L’affaire a commencé début 2010. Le profil de Navx en tant qu’éditeur de logiciels  « d’avertisseur de radars » avait déplu à Google, qui avait pris le chemin le plus court en supprimant le compte AdWords de la jeune pousse française.

Privé de cet important canal de communication, Navx avait alors demandé des mesures conservatoires (d’urgence) de la part de l’Autorité de la concurrence.

Bien joué : en juillet 2010, l’organisme « garde-fou » de la régulation de la concurrence en France considérait que la plate-forme AdWords était exploitée par Google « dans des conditions non objectives, non transparentes et discriminatoires, au détriment des fournisseurs de bases de données radar et particulièrement de la société Navx. »

Du coup, Navx a récupéré du coup son compte AdWords.

Tandis que l’Autorité de la concurrence exigeait que Google « rende plus transparentes et plus prévisibles pour les annonceurs les règles appliquées par son service de publicité en ligne AdWords. »

L’affaire n’est pas achevée : le 4 décembre, Navx a déposé une demande d’indemnisation auprès du tribunal de commerce de Paris.

En s’appuyant sur une étude du cabinet d’expertise Sorgem Evaluation, elle évalue son préjudice financier et moral à 23 millions d’euros.

Dans Les Echos, Jean Cherbonnier, P-DG de Navx, justifie cette indemnisation en raison de l’impact sur le chiffre d’affaires de la société et sur l’équipe (licenciement d’une douzaine de personnes).

A l’époque, la perte du compte d’accès AdWords de la start-up aurait contribué à gêner l’organisation d’une levée de fonds.

Entre-temps, la perception de Google sur le marché de la publicité en ligne liée aux moteur de recherche en France a évolué.

« La position dominante de Google n’est pas contestable, compte tenu notamment de l’avis rendu par l’Autorité de la Concurrence le 14 décembre 2011 », déclare Jean Cherbonnier, cité dans un communiqué.

 » Nous demandons aujourd’hui au tribunal de commerce de Paris de constater que Google a abusé de cette position dominante de plusieurs façons et de réparer le préjudice subi par NAVX de ce fait. »

Google devra organiser sa défense face à ce nouvel assaut. On attend une prochaine audience dans le courant du premier semestre 2012.

La vision sur Google a changé mais celle du monde de Navx également.

La règlementation sur les éditeurs de solutions de détection de radars (Coyotes, Inforad et autres Wikango…) a évolué au nom de la sécurité routière.

Désormais, on ne parle plus « d’avertisseurs de radars »  mais « d’assistants d’aide à la conduite ».

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