« Prédateurs sexuels » : MySpace renforce la protection de ses utilisateurs mineurs

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La plate-forme communautaire a pris des meures pour répondre aux contenus pornographiques et aux dangers pédophiles.

Que faire quand des mineurs passent de plus en plus de temps sur des sites via lesquels ils dévoilent leurs informations personnelles et développent des relations avec des utilisateurs dont l’identité n’est pas vérifiable ? Pour contrer les risques de rencontres avec des « prédateurs sexuels » en ligne, un groupe de travail a été mis sur pied aux Etats-Unis, à l’issue d’un accord entre les procureurs de 49 Etats américains et le site de socialisation en ligne MySpace, propriété de News Corp.

La plate-forme communautaire, qui recense plus de 70 millions de membres, a été particulièrement affectée par des scandales de nature sexuelle ou pédophile entre ses utilisateurs. « Cet accord pose une nouvelle norme de sécurité pour les sites de socialisation, qui ont cru rapidement en taille mais ont été lents à reconnaître leurs responsabilité dans la protection des enfants », a commenté Roy Cooper, procureur général de l’Etat de Caroline du Nord.

Son homologue de l’Etat du Connecticut Richard Blumenthal a déclaré lors d’une conférence de presse que des mesures seront prises pour séparer les utilisateurs mineurs des adultes, en rendant les profils des mineurs automatiquement « privés ». Cela signifie que ces profils n’apparaîtront pas dans mes résultats de recherche d’utilisateurs sur MySpace.

Cependant, si un adulte souhaite faire partie de la communauté d’amis d’un mineur ou inversement, il faudra que chacun démontre qu’ils se connaissant dans la vie réelle en fournissant des éléments d’identification comme un numéro de téléphone ou une adresse.

Engagements multiples

Les parents qui ne souhaitent voir leurs enfants sur MySpace pourront également envoyer l’adresse mail de ces derniers, ce qui empêchera à toute personne utilisant ladite adresse de créer un compte. MySpace s’engage aussi à supprimer les images et les liens vers les sites pornographiques accessibles sur sa plate-forme, en faisant appel à un prestataire externe.

De même, MySpace s’engage à établir « des moyens » pour vérifier l’âge de ses membres. Last but not least : la réactivité. MySpace s’engage à intervenir rapidement rapidité (en 72 heures maximum) pour traiter des plaintes dénonçant des contenus litigieux.

Le groupe de travail chargé de renforcer la sécurité sur MySpace rassemble à la fois des organismes de protection de l’enfance ainsi que des entreprises informatiques, chargées de vérifier les âges et les identités des utilisateurs présents sur MySpace. Le groupe rendra compte de ses activités chaque trimestre jusqu’à la fin de l’année, et émettra des recommandations aux procureurs, initiateurs de l’opération.

Mesures de protection illusoires ?

Facebook serait le premier site de socialisation a ouvrir le débat sur le sujet des « prédateurs sexuels » en ligne, selon la terminologie employée. Une première série de mesures avait été mise en place en octobre dernier, mesures jugées insuffisantes par de nombreux observateurs, alors qu’un drame éclatait le même mois dans le Missouri. Une jeune fille de 13 ans s’est pendue après avoir été harcelée sur Internet par un prétendu « petit ami » qui en fait n’était autre qu’une mère du voisinage, qui avait pris l’identité d’un adolescent.

Sensible à l’annonce de MySpace, Facebook a de son côté déclaré qu’il répondrait plus rapidement aux plaintes de ses utilisateurs concernant des motifs sexuels. Il a également annoncé qu’il avertirait ses membres de façon plus explicite que le site ne peut pas garantir la protection de ses utilisateurs mineurs.

Un seul Etat, le Texas, a décidé de ne pas prendre part à cette opération, que le procureur qualifie d’illusoire. Même certains procureurs au sein du groupe de travail reconnaissent que ces mesures « ne sont pas la panacée » et il y a toujours une façon de les contourner.