Près de 1 million d’abonnés totalement indépendants de France Télécom

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Le succès du dégroupage total se confirme, selon le régulateur. Mais au détriment du dégroupage partiel.

« Au cours du trimestre écoulé, la croissance du parc d’accès dégroupés a essentiellement concerné le dégroupage total », analyse l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep) à l’occasion de la publication de son tableau de bord du dégroupage présenté le 14 avril dernier. Le succès du dégroupage total se confirme donc. « Avec près d’un million d’accès, le dégroupage total représente aujourd’hui 30 % du parc d’accès dégroupés, contre 7 % il y a un an », souligne le régulateur.

Au 31 mars 2006, il y avait donc 3,15 millions d’abonnés dégroupés dont 950 000 en dégroupage total. « L’Arcep estime qu’il y a eu, au 1er trimestre 2006, approximativement autant de recrutement de nouveaux abonnés en dégroupage partiel que de demandes de migrations d’accès du dégroupage partiel vers le dégroupage total. » Conséquence, le dégroupage partiel (où seul le service lié aux communications Internet est dégroupé) atteint à son tour un pallier. Et se voit donc « concurrencé » par le dégroupage total. Il restera à vérifier que la demande des utilisateurs pour le dégroupage continuera de progresser.

Rappelons que le dégroupage total permet à l’utilisateur de s’affranchir totalement des services de France Télécom, aussi bien techniques que commerciaux, aux profits de ceux d’un opérateur alternatif : Neuf Cegetel, Free, Club-Internet, voire AOL (qui n’est pas opérateur proprement dit mais propose néanmoins le dégroupage total, voir édition du 2 mars 2006). Un abonné totalement dégroupé ne paye plus son abonnement à l’opérateur historique. Celui-ci s’élève aujourd’hui à près de 14 euros mensuel et doit évoluer jusqu’à 16 euros d’ici juillet 2007 (voir édition du 24 janvier 2005). Un coût fixe, parfois supérieur au montant même des communications passées, probablement à l’origine du succès de l’intérêt du dégroupage total. Même si l’abonné totalement dégroupé paye à son tour un abonnement, généralement noyé dans le forfait de services, à son nouvel opérateur.

Le dégroupe total pour la moitié des Français seulement

Ce sont donc près d’un million de clients au total qui ont résilié leur abonnement à France Télécom. Mais seule la moitié des Français a aujourd’hui accès au dégroupage total. Selon l’Autorité, avec un total de 1 155 sites dégroupés (dont 52 dans les DOM), « la couverture nationale du dégroupage se maintient à environ 54 % de la population ». Si, la moitié des sites de dégroupage livrés par France Télécom au cours du premier trimestre 2006 l’ont été dans « le cadre des projets de réseau d’initiative publique », l’autre moitié concerne les Noeud de Raccordement d’Abonnés au Haut Débit (NRA-HD).

Les NRA-HD permettent d’apporter le haut débit aux abonnés qui en étaient privés jusqu’à présent pour cause de limitations techniques (ligne trop longue pour supporter l’ADSL, généralement). Le déploiement de ces NRA-HD « constitue une tendance nouvelle pour le début de l’année 2006 ». Mais ils se limitent au transport des informations Internet, pas du service de téléphonie (la voix commutée). Et n’autorisent donc pas le dégroupage total.