Prise en main du Palm Treo 500 : séduisant mais faible autonomie

Mobilité

Globalement bien conçu, le successeur du Tréo 680 déçoit par son manque d’ergonomie et une réactivité parfois un peu lente.

Le Palm Tréo 500 est un bel objet. Derrière un design aux angles arrondis et un format relativement réduit (16,5 x 61,5 x 110 mm), ce PDA smartphone à la sauce Blackberry tient bien dans la main. Et les touches de son clavier, pourtant discret, sont suffisamment espacées pour éviter les risques de double frappe, même pour les gros doigts.

N’espérez cependant pas y taper votre mémoire ou même de longs courriels, ne serait-ce que pour la difficulté à générer les caractères accentués (il faut passer par une sélection dans une table à la manière des caractères spéciaux de Word ce qui devient vite fastidieux). Heureusement, le dictionnaire automatique est assez performant, d’autant qu’il est capable de s’enrichir au fil du temps du vocabulaire précédemment saisi.

Avec ses 320 x 240 pixels en 65 000 couleurs, l’écran offre une qualité d’affichage appréciable pour la lecture des menus comme pour le visionnage des photos ou des cartes en ligne (le Tréo nous a été livré avec Google Maps installé en standard). Il est recouvert d’une couche protectrice (un plastic dur) qui procure un sentiment rassurant de solidité. En revanche, il n’est pas tactile, une propriété popularisée par l’iPhone sorti en France le 29 novembre, soit quelques jours avant le Tréo 500.

Liens morts

On se servira donc du panneau de navigation lequel, placé entre le clavier et l’écran, s’avère relativement ergonomique. Les habitués des smartphones en maîtriseront vite l’usage. Sur la tranche gauche, on retrouve les touches de volume ainsi qu’un mystérieux « bouton latéral » qui ne nous est apparu d’aucune utilité. Sur la tranche supérieure trône le bouton d’allumage/extinction que l’on évitera de trop solliciter. En effet, le chargement du système, Windows Mobile 6, réclame une certaine patience : une bonne vingtaine de secondes. Et presque autant à l’extinction.

Qui dit Windows Mobile 6, dit ActiveSync, le moteur de synchronisation et de navigation du Tréo avec les applications bureautiques de Windows qu’il conviendra d’installer sur le PC hôte si ce n’est pas déjà le cas. Par défaut, l’installation ajoute sur le bureau un raccourci vers le centre de support Palm lequel renvoie vers… des liens morts, que ce soit le guide d’utilisation PDF ou l’assistance en ligne. Pas très sérieux.

Au cours de nos tests, la synchronisation avec Outlook (2007 dans notre cas) s’est toujours effectué sans problème via l’interface USB (nous n’avons pas testé le Bluetooth), que ce soit pour l’agenda, les courriels ou encore les tâches. L’installation d’applications tierces (comme le navigateur Opera par exemple) n’a pas posé plus de souci. En revanche, l’ergonomie de Windows Mobile 6 analogique à celle de Windows XP ou Vista, ne nous a pas paru des plus convaincantes sur ce type d’appareil. On s’y fait cependant à l’usage.

Un peu lent

A défaut d’utiliser Outlook, on se contentera de gérer les e-mails via la création de boîtes en comptes POP ou bien de webmail comme Gmail, très accessible dans sa version « mobile ». La aussi, les tests sont convaincants si ce n’est que le système redemande le mot de passe que l’on vient pourtant de saisir lors de l’envoi des messages. L’appareil rempli parfaitement sa fonction de téléphone (avec une qualité du son correcte sans plus) tout comme celle de balladeur multimédia (lecture audio et vidéo de fichiers importés) assuré par Windows Media Player. Petite bizarrerie, l’explorateur d’ActiveSynch propose par défaut les dossiers en anglais (MyDocument, MyMusic, etc.) alors qu’il est bien en français du côté du Palm.

Dans l’ensemble le Palm Treo est un appareil satisfaisant à l’usage bien qu’un peu lent à notre goût. Un décalage de temps (parfois près d’une seconde selon les applications), subsiste entre l’activation des touches de contrôle et la réaction à l’écran. Il convient de ne pas aller trop vite. En revanche, le déclencheur de l’appareil photo intégré est, lui, vraiment trop lent (une seconde de décalage environ) qui rend impossible les prises de vue de sujets en mouvement. Dommage, car les 2 millions de pixels offrent une résolution d’image intéressante pour ce type d’appareil multifonction. De même, son viseur placé trop bas au dos de l’appareil oblige à tenir le Tréo 500 vers sa base rendant moins confortable son usage. On se rabattra sur la vidéo cependant limitée à 320 x 240 pixels au format MP4 et non, autre étrangeté, WMV.

La carte mémoire SD, qui vient épauler les 150 Mo de mémoire disponible (sur les 256 Mo intégrés), est placée sous la batterie. Ce qui interdit son retrait fréquent en vue de décharger son contenu sur un disque dur externe via un lecteur de carte. On regrettera également l’absence du Wi-Fi. Certes le Tréo 500 dispose de la 3G (mais pas la 3G+) ce qui est encore un peu limite pour surfer les sites non optimisés (sans parler d’Internet Explorer totalement inadapté à la navigation sur petit écran). De plus, le terminal est incompatible avec l’Edge, ce qui pourra paraître comme rédhibitoire pour certain.

Une batterie un peu courte

Grosse déception en revanche du côté de l’autonomie. La batterie se décharge en quelques heures d’usage intensif (surf, mail, photos…). Heureusement que la synchronisation en USB assure aussi la recharge. Et c’est bien heureux car le volume du transformateur/chargeur interdit son transport… au quotidien du moins. Du coup, n’espérez pas l’utiliser comme un terminal multifonction communiquant sur plus d’une journée sans charge.

Au final, son tarif de 400 euros à sa sortie (on le trouve aujourd’hui à partir de 340 euros), nous semble un peu onéreux. D’autant qu’il n’a visiblement pas la faveur des opérateurs. Son successeur attendu prochainement, le Palm Centro, qualifié de plus petit PDA mobile et attendu fin février en Europe, saura-t-il se montrer plus convaincant?