Prism : Edward Snowden va-t-il s’engager dans le réseautage à la russe ?

Régulations
edward-snowden-asile-politique-russie

Le consultant informatique au coeur de l’affaire Prism (révélation sur les cyber-écoutes de la NSA) obtient officiellement l’asile politique en Russie. Vkontakte (le « Facebook » russe) est prêt à l’embaucher.

La Russie accueille l’Américain Edward Snowden en répondant favorablement à sa demande d’asile politique.

C’est officiel mais de manière temporaire (jusqu’au 31 juillet 2014) selon les autorités locales.

C’est un énorme soulagement pour ce consultant informatique, qui a défrayé les chroniques en dévoilant des pans de programmes de cyber-écoutes pour le compte de la puissante agence du renseignement NSA aux Etats-Unis (Prism en premier lieu).

Jeudi, il a pu quitter l’aéroport de Moscou-Cheremetievo dans lequel il était bloqué depuis six semaines en attendant de trouver son point de chute final.

Ce sera finalement la Russie, qui lui a accordé un « certificat d’obtention du statut de réfugié en Fédération russe ».

WikiLeaks, qui soutient le lanceur d’alerte, précise dans un communiqué qu’il se réfugie « en un endroit sûr » non divulgué « pour « des questions de sécurité ».

Un Américain qui demande l’asile politique à la Russie par peur de représailles sur sa vie…on croit rêver.

« Lors des huit dernières semaines, on a vu l’administration Obama ne montrer aucun respect pour les lois internationales et nationales, mais, en fin de compte, la justice a gagné », a commenté Edward Snowden.

« Je remercie la Russie de m’accorder  l’asile en accord avec ses lois et ses obligations internationales. »

De son côté, l’administration américaine, qui cherche à obtenir l’extradition d’Edward Snowden en vue d’un procès, a déclaré qu’elle se montrait « très déçu » par la réaction de la Russie.

Sachant qu’une rencontre au sommet entre Barack Obama et Vladimir Poutine est prévu courant septembre Moscou, juste avant le début du sommet du G20. Le cas Snowden risque de se transformer en clash diplomatique…

L’avocat du consultant informatique a déclaré que son client ne diffusera plus de documents compromettants sur les programmes de surveillance américains.

Pourtant, cette semaine, les révélations ont continué avec la plateforme de cyber-écoute Xkeyscore, également inscrite dans la panopli de la NSA des outils d’espionnage à l’ère numérique, à l’instar de Prism.

Le lancement d’alerte, c’est fini pour Edward Snowden ? L’Américain voudrait désormais « refaire sa vie en Russie », « louer un appartement » et « trouver un emploi pour vivre ».

Il a même reçu une proposition d’embauche émanant de Pavel Dourov, fondateur de Vkontakte, le réseau social leader dans le pays (le « Facebook russe » avec 100 millions d’utilisateurs).

« Nous invitons Edward Snowden à Saint-Petersbourg et nous serions heureux qu’il rejoigne l’équipe vedette de nos informaticiens stars », a-t-il écrit sur sa propre page Vkontakte.

« Il n’y a pas de société Internet plus populaire en Europe. Je pense qu’Edward sera intéressé à l’idée de s’occuper de la protection des données personnelles de nos utilisateurs. » 

C’est beau comme un conte de fée. Comme si les services de renseignement russes ne serait pas intéressés par les connaissances relatives aux agences d’espionnage américaines acquises par Edward Snowden.

En temps de Guerre Froide, ce type de transfert sensible était précieux pour amasser des nouvelles informations sur son ennemi.

Sauf qu’on avait l’habitude parler du sens inverse pour les demandes d’asile politique : « dissident politique URSS cherche refugue aux USA ». Le cas Snowden est vraiment atypique.

———————

Quiz : Connaissez-vous le Web chinois ?

—————-

(Credit photo : Photo of Edward #Snowden leaving Moscow airport today with #WikiLeaks’ Sarah Harrison, photo Rossiya 24 via Twitter)

 

 

 

 

Lire aussi :

Lire la biographie de l´auteur  Masquer la biographie de l´auteur