Procès Microsoft : le juge Jackson faillit

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Thomas Penfield Jackson, le magistrat américain qui a prononcé la condamnation de Microsoft, est accusé de partialité par la société de Bill Gates. Ce mardi 13 mars, il s’est déchargé d’une autre affaire dans laquelle Microsoft est poursuivi par des employés qui l’accusent de racisme.

Le juge Jackson vient de rendre publique ce qui constitue sa première réaction officielle aux accusations portées à son encontre par Microsoft, qui remet en cause son indépendance. Thomas Penfield Jackson a choisi de se dessaisir d’un procès opposant Microsoft à des employés qui l’accusent de discrimination raciste. « Je dois reconnaître, quoi qu’il en soit, que les commentaires extrajudiciaires qui me sont attribués […] ont créé l’impression d’un parti pris ou d’un préjudice », note-t-il dans un document de six pages dans lequel il se défend d’avoir été partial, tout en estimant sa position trop délicate pour pouvoir juger une autre affaire impliquant Microsoft.

La société de Bill Gates demandait que le juge Jackson soit écarté de l’affaire, tout comme elle a insisté, lors du procès en appel, pour faire annuler la condamnation de Microsoft, prononcée par le magistrat, à être scindé en deux entités distinctes (voir édition du 7 juin 2000). Les propos tenus sur Microsoft par Thomas Penfield Jackson, en dehors du procès et avant le jugement, sont en effet très critiques. A tel point que l’éditeur de Windows était parvenu à faire figurer l’examen de l’attitude du juge au menu des audiences en appel (voir édition du 8 février 2001). Ce qui lui a bien réussi puisque les juges de la cour d’appel se sont montrés critiques vis-à-vis de leur confrère (voir édition du 28 février 2001). Ce dernier renonce donc au final à avoir affaire avec Microsoft, si bien que l’on peut considérer que la société de Bill Gates est parvenue à ses fins. Il reste que le jugement en appel dans le procès qui oppose Microsoft à la justice américaine n’a toujours pas été rendu.

Microsoft accusé de ségrégation raciale

Le procès dont se dessaisit le juge est intenté par des employés noirs qui estiment qu’ils ont été privés de promotion et qu’ils étaient moins bien payés que certains collègues blancs. Ils disent avoir été victimes de harcèlement et de représailles quand ils s’en plaignaient et réclament en conséquence un total de 5 milliards de dollars de dommages et intérêts. De son côté, Microsoft dément formellement. L’affaire retourne dans le circuit de la justice et sera jugée à une date non encore déterminée.

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