Processeurs : revers juridique pour AMD contre Intel aux Etats-Unis

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Un juge fédéral a rejeté une partie des plaintes déposées par AMD à
l’encontre d’Intel accusé d’abus de position dominante.

La majeure partie des plaintes pour concurrence déloyale déposées par AMD à l’encontre de son rival Intel n’entreraient pas dans le cadre des lois américaines. C’est en tout cas l’interprétation d’un juge fédéral rapportée par l’agence Reuters. AMD avait attaqué Intel en justice à l’été 2005 accusant son rival de profiter de sa position dominante pour lui barrer l’accès à plusieurs marchés de l’industrie de la micro-informatique (voir édition du 28 juin 2006). Autrement dit, Intel ferait pression sur les constructeurs et distributeur pour qu’ils écartent AMD de la liste de leurs fournisseurs.

Le juge Joseph Farnan, qui officie dans l’Etat du Delaware, estime en effet que les éventuelles distorsions de concurrence subies par AMD à l’étranger ne concernent pas le marché américain et, donc, pas les lois américaines. Pour le magistrat, AMD n’a pas démontré dans ses plaintes que les éventuelles pratiques anticoncurrentielles d’Intel à l’étranger portent à conséquence sur le marché américain. Et les conséquences potentielles sur le marché local ne présentent pas une importance qui justifie la validation des plaintes.

Le juge a donc suivi les arguments d’Intel qui, en réponse à l’attaque d’AMD, estime que les dommages évoqués par son concurrent sur les marchés allemands et asiatiques. Il appuie notamment son argumentation sur les bons résultats d’AMD qui a gagné des parts de marché sur le constructeur du Pentium en 2005. La firme de Sunnyvale revendique aujourd’hui environ 25 % du marché mondial des microprocesseurs (voir édition du 22 septembre 2006). Mais 70 % de son chiffre d’affaires est réalisé à l’international.

Pour AMD, ce revers juridique ne change rien au fond du problème.  » Ma lgré la décision du juge, Intel ne peut échapper à une sanction pour ses conduites anticoncurrentielles où que cela arrive dans le monde », a déclaré à Reuters Mike Silverman, porte-parole d’AMD, qui reste confiant. « Alors que des enquêtes globales rejoignent le litige américain, il est clair qu’Intel ne peut échapper aux conséquences de ses abus de monopole illégal. » AMD a effectivement porté l’affaire en Europe ainsi qu’au Japon et en Corée (voir édition du 13 septembre 2006).