Psion : pas de téléphone PDA cette année

Mobilité

C’est officiel, le spécialiste britannique des PC de poche ne proposera pas de PDA téléphone cette année. Basé sur un partenariat de conception avec Motorola, le projet n’a pas résisté au désistement de l’américain.

Ce devait être l’annonce de l’année pour Psion. En partenariat avec Motorola, le spécialiste britannique des PC de poche devait se lancer dans la bataille des PDA-téléphones. Sur le papier, le produit ne manquait pas d’atouts : il bénéficiait de l’expertise qui n’est plus à démontrer de Motorola dans le domaine de la téléphonie GSM et du système d’exploitation du britannique, Epoc 32, reconnu pour ses qualités de compacité, de rapidité et d’économie d’énergie. Oui mais, patatra ! Fin janvier, Motorola a décidé de se retirer du projet, notamment pour des raisons de problèmes financiers. Résultat, après une courte période de réflexion, Psion a annoncé que finalement, il ne sortirait pas de produit de ce genre cette année. Plus grave, la société subit une restructuration drastique, l’obligeant à supprimer une centaine d’emplois. « Il faut s’attendre à une baisse des ventes cette année », a expliqué David Potter, le président fondateur de Psion.

Le tout-en-un n’est peut-être pas l’idéal

Chez Psion, on tente de minimiser l’impact de cette décision de retrait. « Ce serait même plutôt une bonne nouvelle », indique-t-on chez Psion France. « Le marché n’est pas prêt. Notamment du fait du retard pris par le GPRS. » Pas tant du point de vue de la vitesse de transfert des données, d’ailleurs, que du mode de facturation. « C’est une des raisons de l’échec du Wap, et les fournisseurs de services sont un peu échaudés », explique un responsable produit. Avec le GPRS, l’abonné sera facturé en fonction du volume de données transmis et non en fonction de la durée. Selon lui, également, le concept du tout-en-un n’est peut-être pas le meilleur. Deux produits spécialisés, c’est-à-dire un téléphone performant, et surtout petit, lié à un PDA ayant les mêmes avantages, peuvent être largement plus efficaces qu’un PDA-téléphone. « Notamment en termes d’autonomie », insiste-t-il. Et de parier sur l’émergence des technologies Bluetooth, qui faciliteront la communication entre les deux appareils, sans avoir, par exemple, à sortir le téléphone de la poche.

Il ne faut pas oublier non plus qu’un tel appareil hybride, conçu par deux partenaires venant chacun d’un monde bien différent, aurait posé un problème quasi insoluble de marketing. Comment faire comprendre au consommateur que deux produits identiques soient vendus à deux prix différents, ou au moins perçus comme tels ? Car, en effet, alors que Motorola à l’habitude de vendre des téléphones subventionnés par l’abonnement auprès d’un opérateur, Psion ne connaît que le marché classique de la bureautique, sans subvention… Plus que le marché, c’est peut-être les deux alliés qui n’étaient pas tout à fait prêts à travailler ensemble.

Des produits hybrides à venir

Le retrait temporaire de Psion du marché des PDA-téléphones ne signifie pas qu’il n’y aura pas cette année de produit hybride de ce genre basé sur le système Epoc. Depuis juin 1998, son développement est assuré par le consortium Symbian, fondé par Psion, Ericsson, Nokia et Motorola (qui en est toujours membre). Plusieurs produits sont prévus pour le courant de l’année, dont notamment le Communicator d’Ericsson, d’un aspect extérieur assez semblable à celui du Sagem WA 3050, un hybride qui tourne, lui, sous Windows CE (voir édition du 9 novembre 2000). Et il ne faut pas oublier non plus le Nokia 9210 ou l’Ericsson R380, qui fonctionnent déjà sous Epoc.