Quelle évolution des Mac avec l’arrivée du G5 ?

Mobilité

Les rumeurs de l’arrivée imminente du processeur PPC 8500, alias G5, dans les machines frappées de la Pomme ne mettent pas de côté un grave dilemme pour Apple : comment commercialiser les Mac maintenant ? Les questions politiques liées aux relations de la firme avec Motorola viennent jeter de l’huile sur le feu : la firme aux ailes d’argent n’entend pas rester avec sa génération de PowerPC 8460 sur les bras. Les améliorations du G3 et les développements d’un G5 à faible consommation mettent Apple entre le marteau et l’enclume.

Le PowerPC 8500 est en bonne voie pour embarquer à bord de machines frappées de la Pomme dés le début de 2002. Il semblerait que Steve Jobs tienne à un lancement du G5 pour MacWorld San Francisco. Mais sous quelle forme ? La question n’est pas neutre, car Apple se trouve confrontée à une demande pressante de la part de son compagnon d’arme, Motorola. La firme aux ailes d’argent a mis les bouchées doubles sur le G4 dans sa version 7460 et dispose désormais de ces puces en pagaille. L’introduction d’un PowerMac G5 pourrait affecter les lignes de production du G4. Une stratégie de transition pourrait être envisagée, si l’on veut bien en croire une des sources de Macosrumors. Celle-ci consisterait à introduire le G5 comme processeur haut de gamme dans le PowerMac QuickSilver, « vif argent » en France. La gamme des PowerMac se trouverait déclinée en 5 versions dont deux modèles équipés de G4 à des fréquences proches du haut de gamme actuel (867 MHz). Mais trois modèles pourraient se voir équipés du G5 dans ses variantes comprises entre 1 et 1,6 GHz ! De quoi redorer le blason d’Apple ! Steve Jobs, Jon Rubinstein et le responsable mondial du marketing produit Phil Schiller se seraient rencontrés pour évoquer cette alternative. Celle-ci reste toutefois fortement sujette à caution : il n’est plus dans les habitudes de la Pomme depuis 4 ans d’introduire un nouveau processeur dans une vieille machine. Le G5 qui travaille désormais sur 64 bits devrait modifier tellement la perception de la plate-forme, qu’on s’attend plutôt à son introduction sur une machine distincte, à même de faire oublier les déboires et la « malédiction » qui pèse sur le G4. La stratégie d’abandon des processeurs utilisés par Apple est loin d’être simple : la firme peut désormais compter sur des G3 à 1 GHz, utilisables sur ses iMac, tandis que dans le même temps, les prochains développements du G5 devraient lui permettre de disposer de deux versions à faible consommation du processeur dès le dernier trimestre 2002 et aux débuts de 2003. L’abandon du G3 s’avère donc assez difficile, Apple se trouvant coincée entre les développements désormais trop rapides des différentes versions de la plate-forme PowerPC.

Plusieurs scénarios sont donc envisageables : l’introduction d’un iMac à écran plat tournant sur un G3 à 900 ou 1 000 MHz dès janvier, et le panachage des PowerMac avec utilisation du G4 et du G5. Mais une autre utilisation de la gamme de processeurs pourrait introduire le G4 sur les machines grand public en réalisant un panachage entre G3 et G4 sur les nouveaux iMac, tandis que le G5 serait introduit dans une toute nouvelle machine à des prix plus élevés dus à l’amélioration de performances considérables disponibles tout à coup sur la plate-forme. On ne manquera pas de noter également la possibilité d’un abandon définitif du G3 sur l’ordinateur de bureau grand public ou encore l’utilisation du G4 aussi bien dans les machines de bureau destinées au grand public que sur les machines professionnelles. En somme, la stratégie de transition du G3 au G4 n’est pas aussi simple qu’il y paraît, bien que le processeur soit désormais attendu avec impatience sur les machines d’entrée de gamme notamment pour pouvoir bénéficier à plein de ses performances supposées dans le domaine des jeux. Une autre solution à l’absorption du trop-plein de puces fabriquées par Motorola pourrait également être l’introduction d’un nouveau type de machine en milieu de gamme. Un retour du Cube, mieux commercialisé et disposant d’une offre tout compris ? A voir?

Querelles de vieux couple

En attendant, les relations entre Motorola et Apple n’ont cessé de jouer au yoyo ces deux dernières années (voir édition du 23 octobre 2001) : les deux firmes se reprochent mutuellement un tas de choses et leur partenariat s’en est trouvé affecté plus d’une fois. Pour Motorola, la pression d’Apple sur ses équipes de R&D n’est pas acceptable, tandis que pour Steve Jobs, Motorola est le principal responsable du sur-place d’Apple entre 1999 et début 2001 : la Pomme n’a pas été capable de décoller des 500 MHz jusqu’en janvier de cette année, alors que les premiers processeurs étaient annoncés à cette cadence à l’été 1999 ! Même les machines grand public n’ont pas pu augmenter en fréquence alors qu’elles l’auraient pu (voir édition du 18 décembre 2000) ! Raison de cette position à contre-courant du constructeur, alors que ses concurrents présentaient peu à peu des machines dépassant largement le gigahertz ? L’affaissement supposé des ressources de Motorola dans sa division de développement des puces PowerPC (voir édition du 5 juillet 2001). Méthodes pour y remédier ? Le lancement d’une explication tant technique que marketing sur le mythe du mégahertz et le soutien du développement de puces par les équipes de Motorola, dont la rumeur a bien voulu dire qu’elles étaient démoralisées par le peu d’implication de sa direction dans son travail. Mais Motorola se rétablit à peine de sa traversée du désert, puisqu’elle devait permettre à Apple de passer au gigahertz dès MacWorld New York dernier (voir édition du 8 mars 2001) et que des problèmes de conception de sa puce l’ont empêchée de passer la barre des 900 MHz. Des faux-pas techniques qui irriteraient fortement Steve Jobs, bien décidé désormais à damer le pion aux acteurs du camp PC, maintenant qu’il dispose du logiciel système et de la puce 64 bits nécessaires pour montrer que la plate-forme PC n’est pas la seule à travailler vite. On risque fort de devoir subir les exploits de Photoshop encore de nombreuses fois lors des comparatifs d’Apple sur les calculs intensifs.