Quelle interface pour les disques durs ?

Mobilité

Si l’Ultra DMA/66 est l’interface du moment pour les disques durs, les constructeurs réfléchissent déjà à son successeur. Les solutions technologiques sont déjà au point. En revanche, en terme de standardisation, l’industrie a du mal à s’entendre, entre les partisans de l’UltraDMA/100 et ceux du Serial ATA.

Quel avenir pour les interfaces de disques durs ? En effet, pour succéder à l’UltraDMA/66, sont en lice deux technologies, accélérant considérablement les taux de transferts. D’un coté on trouve l’UltraDMA/100, successeur direct de l’UDMA/66, et de l’autre le Serial ATA, basé sur un mode de connexion série, qui permettrait de chaîner les disques, et non parallèle comme avec l’IDE actuel. Problème, ces deux technologies sont déjà opérationnelles mais les constructeurs ont du mal à s’entendre sur un standard. Normal, chaque technologie a ses propres caractéristiques et ses promoteurs.

Techniquement, l’UDMA/100 ne présente pas de complications pour l’intégrer sur une carte mère de PC. Il faut juste ajouter un contrôleur à cette norme et changer les nappes (le câble plat), plus rigides que les nappes actuelles, qui relient les disques au bus IDE. En terme de débit, comme son nom l’indique, l’UDMA/100 permet d’obtenir du 100 Mbs. Si cette solution présente l’intérêt de ne pas nécessiter d’investissement particulièrement important pour les constructeurs, la limite de débit qu’elle entraîne laisse perplexe nombre d’acteurs du marché. En particulier Intel qui souhaite mettre en avant le Serial ATA au plus vite. En effet, cette norme, avec laquelle un groupe de recherche a réussi à attendre un débit de 200 Mb/s, marquerait un changement radical en terme d’architecture. En effet, le Serial ATA rompt avec l’architecture UDMA parallèle pour adopter un bus série. Il faut donc repenser toute la partie stockage avec de nouveaux contrôleurs et surtout de nouveaux bus. Quand on connaît le malin plaisir que prend Intel à introduire de nouveaux slots pour les processeurs, on peut penser que ce nouveau type d’interface ferait les affaires de sa division chipset et design de carte mère.

Côté constructeurs, l’attitude est partagée. Certains, comme le japonais Fujitsu, préfère ne pas s’engager dans une voie ou une autre et envisage les deux options. Pour Yves Grand Perret, directeur technique de Fujitsu France, la volonté de passer directement au Serial ATA de certains constructeurs correspond à des intérêts financiers et non techniques. Comme il nous a expliqué : « aujourd’hui un disque dur ultraDMA/33 fonctionnant à 7 200 tours/minute offre un débit moyen de 40 Mbs. Pour un débit de 200 Mbs sur un disque grand public il faudra faire un gros pas en avant ». Même si certains constructeurs travaillent sur la vitesse comme Seagate (voir édition du 17 mars 2000), avant d’utiliser pleinement toutes les capacités du Serial ATA, on risque d’attendre encore un peu. Alors que pour l’UDMA/100, les disques seraient facilement prêts, bon marché et dans l’état actuel de la technologie donneraient assez vite leur pleine mesure. D’où, malgré le manque de soutien à cette norme, la quasi certitude que l’UDMA/100 sera commercialisé, même temporairement. Un peu comme si l’histoire de la Rambus se répétait dans le secteur des disques durs…

La réponse devrait venir dés cet automne, époque à laquelle devrait apparaître les premiers matériels en UDMA/100. Quant au Serial ATA, son introduction massive sur le marché est planifiée pour le second semestre 2001.