Quelles normes pour les futurs mobiles ?

Mobilité

Si les différentes autorités de régulation des télécoms sont en train d’attribuer les licences de téléphonie mobile de 3ème génération, aucun standard technologique ne s’est encore imposé. En lice, Motorola et Nokia face à AT&T, British Telecom et Microsoft, avec comme outsider de poids Qualcomm. En Europe, la situation est plus simple avec l’adoption de l’UMTS par tous les acteurs du marché.

Décidément, certains industriels ont du mal à tirer des enseignements du passé proche. En effet, exactement comme la situation actuelle où plusieurs standards de téléphonie mobile, incompatibles entre eux, se partagent le marché mondial (GSM, NMT, CDMA, TDMA), la troisième génération de mobiles devrait réitérer « l’exploit ». Tous promettent de hauts débits et une qualité sonore parfaite, tout en s’appuyant sur des technologies distinctes. Sur ce marché, pas de start-up ni de millionnaires virtuels, mais des industriels aux reins financiers solides et à l’assise technologique démontrée. Dans l’ordre, on trouve tout d’abord Qualcomm, l’inventeur du standard CDMA (Code Division Multiple Access) en vigueur aux Etats Unis. Pour les mobiles de troisième génération, le fabricant a développé une nouvelle norme, le HDR (High Data Rate). Permettant en théorie des débits de 2,4 Mbits/s, ce standard sépare voix et données sur deux canaux indépendants pour accélérer la transmission des informations.

Basé sur des brevets technologiques détenus par Qualcomm, mais pourtant techniquement différent, le 1Xtreme de Motorola et Nokia devrait être un des plus gros concurrents du HDR. Mais au jeu de qui perd gagne, Qualcomm sera toujours gagnant, la technologie concurrente s’appuyant sur ses brevets CDMA. Pour autant Motorola et Nokia pensent que leur technologie 1Xtreme est promis à un grand avenir et devrait leur permettre de prendre d’importantes parts de marché.

Autres compétiteurs, les américains AT&T et Microsoft alliés au britannique British Telecom. Eux comptent s’appuyer sur la technologie Edge (Enhanced Data rates for Global Evolution) issue des standards GSM (Global System for Mobile) et TDMA (Time Division Multiple Access). Compatible avec la norme GPRS (General Packet Radio Service), Edge n’est qu’une solution temporaire, en attendant les vrais produits de troisième génération. AT&T s’occupe du coté technique des transmissions et Microsoft prend en charge le contenu et les applications que contiendront ces futurs téléphones : l’association présente de solides références. Mais pour l’instant, Edge n’en est qu’au stade des annonces et le développement devrait déboucher sur des produits commerciaux (opérateurs à cette norme, services, téléphone) à l’horizon 2002, pas avant.

De son coté, l’Europe a depuis longtemps défini d’autres standards pour les mobiles de troisième génération. L’UMTS s’est imposé malgré des coûts d’implantation des relais importants (voir édition du 3 décembre 1998). En attendant, les constructeurs de mobiles comme les opérateurs font route ensemble vers le GPRS, normalisant ainsi la situation actuelle avec d’un coté le GSM et dans les pays nordiques et la Russie le standard NMT. De plus, cette norme est compatible avec les spécifications du futur standard Edge (voir plus haut). Pour autant, compatibilité ne veut pas dire interchangeabilité et il n’est pas dit que tous les services accessibles depuis un téléphone seront accessibles depuis toutes les plate-formes.