Quelles utilisations pour les clusters de G5 ?

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La plupart des scientifiques manifestent un intérêt pour les clusters de Xserve, en particulier pour leur potentiel d’évolution et leur excellent rapport coût/performances. Mais quels sont les domaines concernés ?

Apple a principalement vendu ses clusters de Xserve à des organisations gouvernementales et non gouvernementales américaines. On y retrouve des instituts médicaux, comme le Centre Médical Beth Israel Deaconness ou l’institut contre le cancer Dana Farber. De son côté, l’institut de recherche de l’Aquarium de la baie de Monterey, en Californie, est en train de déplacer son cluster au MIT (Massachussets Institute of Technology) où le professeur Ed Long poursuivra ses recherches de prédiction des changements en hydrodynamique, transport des sédiments, qualité de l’eau et biologie marine. Côté administration gouvernementale, l’US Navy Medical Research Center s’est doté également d’une grappe, tout comme le ministère de l’Agriculture. Les universités ne sont pas en reste : si l’Université de Virginie dispose pour l’instant du plus gros cluster de Xserve G5, nombre de départements de recherche s’appuient sur des grappes de Xserve G4 : Harvard, Princeton, Stanford ou Berkeley font partie de la vingtaine d’établissements équipés.

Les machines de la firme commencent également à être utilisées hors des Etats-Unis : l’Academia Sinica de Taiwan dispose de son propre cluster tandis qu’en France, l’Inserm de Nantes utilise une grappe de quinze PowerMac G5 (voir édition du 8 décembre 2003). « Je pense qu’il existe des applications qui justifieraient l’utilisation d’un serveur de calcul tel que celui de Virginia Tech », nous a expliquéManuel Bardiès le radiophysicien qui a monté le premier cluster de G5 en France. « Mais les chances pour qu’une structure se lance dans un projet similaire me semblent réduites. Jusqu’à présent, je n’ai observé autour de moi qu’un intérêt modéré pour mon approche. Les réactions, au mieux, sont du type : c’est bien joli, mais pour du travail sérieux, il faut du Linux sur Pentium. » Un a priori généralement partagé et qu’explique facilement Peter Hauschildt, l’astrophysicien de Hambourg qui a comparé la plupart des processeurs du marché sur le code de calculs Phoenix qu’il utilise (voir édition du 14 avril 2004) : « Les performances des différents processeurs et systèmes d’exploitation tendent à relever de l’émotionnel. Souvent, les gens croient en leur puce favorite sans réfléchir au-delà. Personnellement, la seule question que je me pose est la suivante : quelle est la vitesse de fonctionnement de mon code sur chaque processeur ? »Une demande croissante

Les domaines d’utilisation des clusters de Mac – et spécifiquement du Xserve G5 – sont particulièrement variés : radiothérapie, thermodynamique, bioinformatique, imagerie médicale, nano-électronique, chimie quantique, aérodynamique… « Les consommateurs de puissance sont en nombre croissant », précise Manuel Bardiès. La raison ? « Les calculs nécessitent un niveau de précision de plus en plus élevé ou sont de plus en plus complexes. Au-delà des clusters, l’utilisation de grilles de calcul devient une nécessité pour réaliser des combinaisons d’algorithmes », souligne de son côté Thierry Priol, le directeur de l’ACI GRID (voir édition du 12 avril 2004). A ce jeu-là, le G5 se présente comme un processeur de choix. « On voit aujourd’hui que le rapport prix/puissance des clusters de G5 est très intéressant à partir du moment où l’on utilise plus de huit à dix serveurs 1U. Aussi intéressant, voire plus intéressant, qu’une plate-forme Xeon (…) L’autre aspect positif reste la capacité d’évolutivité du processeur », explique Walter Dieudonné de la société R-Tech, spécialisée dans les calculs de dynamique des fluides (voir édition du 7 avril 2004). Et de renchérir : « Nous allons commencer à proposer nos services sur un cluster de Xserve G5, alors que jusqu’à présent nous utilisions des PC sous Xeon. » Apple semble donc bien partie pour que sa solution soit adoptée dans de nombreux domaines en dehors des biotechnologies.