Quora en version française : « Plus la communauté grossit, plus c’est utile »

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Quora, plateforme de communautés multi-thématiques de partage des connaissances, débarque en France. Son co-fondateur américain Adam D’Angelo était à Paris pour l’inauguration.

La fin des questions sans réponse ? Quora lance une déclinaison française de sa plateforme communautaire pour « enrichir et partager ses connaissances ».

Vendredi matin, Adam D’Angelo, le co-fondateur américain (et ex-directeur technique de Facebook), était présent sur Paris pour présenter la version française lors d’une conférence de presse à Paris.

Une mouture bêta de Quora était disponible depuis le mois de février avec quelques centaines d’utilisateurs. Maintenant, les vannes sont vraiment ouvertes. C’est la troisième déclinaison linguistique après l’anglais et l’espagnol.

Quora fonctionne à la manière d’un Yahoo Answers (ou encore plus basiquement d’un forum) : toute question mérite réponse. A un détail près : les réponses proviennent d’un bataillon d’experts (de notoriété publique ou auto-proclamés, disposant d’une aura dans son domaine de prédilection ou inconnus au bataillon).

Adam D’Angelo résume les quatre valeurs de Quora : « crédibilité », « contenus de haute qualité », « personnalisation » et « connaissances sans cesse renouvelées » (Evergreen Knowledge).

Lancée en 2010, Quora revendique désormais 200 millions de visiteurs uniques par mois. Une plateforme qui a vocation à avoir une envergure mondiale : la moitié de l’audience est générée hors des Etats-Unis. « Plus la communauté grossit, plus c’est utile », commente Adam D’Angelo.

Sa plateforme utilise diverses technologies pour affiner la pertinence des partages des savoir comme le machine learning (branche de l’intelligence artificielle) et la reconnaissance sémantique. 

L’approche de modération est similaire à celle de Facebook. Pour éviter les dérives, tout contributeur doit s’inscrire sous sa véritable identité. Un système de détection de comportement abusif (trolling, plagiat, spam…) a été mis en place. Avec à la fin, une intervention humaine si nécessaire.

« On coupe régulièrement des comptes », assure Robert Matei, Product Manager d’origine française installé dans la Silicon Valley et qui a rejoint l’aventure Quora il y a cinq ans.

Gestion de la déclinaison française de Quora depuis les USA

Dans les rangs d’experts intervenant sur Quora figurent des pointures américaines dans des domaines variés (culture, technologique, santé, politique, etc.).

On peut citer Barack Obama ou Hillary Clinton (monde politique), Sundar Pichai (CEO de Google), Jimmy Wales (fondateur de Wikipedia) ou Daniel Ek (CEO de Spotify).

Dans la version francophone de Quora, le recrutement d’un panel d’experts notoires demeure embryonnaire : Christophe Henner (membre du conseil d’administration de la fondation Wikimedia), Jean-François Pillou (fondateur du site Comment Ça Marche) mais aussi Justin Trudeau (Premier ministre canadien).

En l’état actuel, Quora compte avancer sur le marché français en s’appuyant sur une équipe basée en Californie. Mais Adam D’Angelo n’exclut pas l’ouverture d’un bureau en France « avec une petite équipe en fonction de notre croissance ».

Le modèle économique repose sur la publicité et les données des membres sont uniquement exploitées à titre de ciblage publicitaire (pas de revente des données personnelles à des services tiers).

Adam D’Angelo ne fournit pas de précisions sur le chiffre d’affaires de sa start-up ou d’échéance de rentabilité.

Le co-fondateur dispose d’un répit en termes de financement : il vient de boucler une levée de fonds de 85 millions de dollars. Interrogé sur la concurrence, Adam D’Angelo ne perçoit pas LinkedIn (groupe Microsoft) comme un concurrent direct mais admet qu’il en existe « des plus petits » (comparé à Quora).

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(Crédits photos : NetMediaEurope)

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