Qwant ouvre son capital à Axel Springer

EntrepriseLevées de fonds
qwant-axel-springer

Le groupe de presse allemand adresse un signe fort à Google en prenant une participation de 20% dans la start-up parisienne, qui développe un moteur de recherche concurrent.

Qwant compte un nouvel actionnaire de poids. La SAS parisienne, qui développe un moteur de recherche, a cédé 20% de son capital à Axel Springer.

Le groupe de presse allemand, qui édite notamment Bild et Die Welt, est aussi propriétaire, en France, d’Auféminin et de SeLoger. Sa stratégie de développement dans l’écosystème numérique implique des prises de participation régulières dans des jeunes pousses du Web.

Estimé à moins de 10 millions d’euros, son investissement dans Qwant revêt aussi une symbolique : celle d’un front anti-Google. Axel Springer fait en l’occurrence partie des membres fondateurs de l’Open Internet Project. Ce collectif réunissant plusieurs centaines d’acteurs du numérique a saisi, à la mi-mai, la Direction générale de la concurrence à Bruxelles pour dénoncer le monopole de la multinationale américaine sur le marché de la recherche en ligne.

Aux côtés de groupes médias (Lagardère Active, CCM Benchmark), de syndicats (éditeurs de contenus en ligne, tour-opérateurs), d’associations de défense des consommateurs et de start-up issues d’une quinzaine de pays, Axel Springer pointe du doigt une « manipulation des résultats dans le moteur [Google Search] » ou encore un « détournement de trafic ». Son P-DG Mathias Döpfner s’est engagé à titre personnel en publiant, au mois d’avril, une tribune intitulée « Pourquoi nous avons peur de Google ».

Le soutien de Qwant s’inscrit dans la continuité de cette procédure. La start-up française fondée par Jean-Manuel Rozan et Eric Leandri (respectivement président et directeur général) a été retenue pour son approche singulière en matière de confidentialité des données personnelles. Avec le « Freedom Qookie », les fichiers témoins de connexion ne sont exploités par aucun tiers. Ils servent uniquement à optimiser l’expérience utilisateur. C’est ce dernier qui personnalise ensuite son moteur en filtrant certaines thématiques.

Selon Les Échos, Axel Springer n’a pas vocation à devenir actionnaire majoritaire de Qwant. Mais l’accord signé avec le groupe allemand grave dans le marbre ce positionnement axé sur le respect de la vie privée.

Avec 507 millions de requêtes enregistrées depuis son lancement officiel le 4 juillet 2013 après deux années de développement, le moteur de recherche « made in France » reste loin des offres concurrentes des grands acteurs internationaux, dont Google Search et ses 1200 milliards de requêtes annuelles. Mais son développement, mené par une équipe de 25 personnes, va pouvoir s’accélérer avec les fonds injectés par Axel Springer. La prise de contact avec le groupe de presse est intervenue il y a quelques semaines, juste après le lancement de la version allemande de Qwant.

D’une déclinaison à l’autre (une vingtaine de langues sont prises en charge), le concept ne change pas : proposer une vision transversale de la recherche en ligne en intégrant différents médias, mais aussi les dimensions du e-commerce et des réseaux sociaux… pour condenser en une seule fenêtre l’expérience de navigation.

Qwant est hébergé chez Telecity, opérateur de data centers qui dispose d’une implantation en Seine-Saint-Denis. Ses index reposent sur des algorithmes développés par Pertimm, principal actionnaire de la société et impliqué dans l’architecture de Meetic ou encore de PagesJaunes.

—— A voir aussi ——
Quiz ITespresso.fr : à part Google et Yahoo!, quels moteurs de recherche connaissez-vous ?

Crédit photo : Qwant

Lire aussi :

Lire la biographie de l´auteur  Masquer la biographie de l´auteur