Rachat de Darty : la Fnac a du répondant face à Conforama

BourseE-commerceEntrepriseFusions-acquisitionsMarketing
fnac-contre-offre-darty

Alors que Conforama vient de relever son OPA sur Darty, Fnac soumet une contre-offre valorisant l’enseigne à près d’un milliard d’euros.

mise à jour du 21 avril 2016 à 11 h 39 : nous apportons une précision sur l’entrée de Vivendi au capital de Fnac

Entre Conforama et Fnac, qui emportera Darty ?

Les deux groupes se rendent coup pour coup et font monter les enchères.

Ce mercredi, Conforama semblait avoir pris un net avantage.

D’une part en annonçant avoir acquis un bloc de 19,5 % du capital de Darty auprès d’un groupe d’investisseurs (Majedie, Schroder, UBS, Standard Life) ; de l’autre, en relevant sa propre OPA de 10 %, à 138 pence en numéraire par titre non détenu, valorisant « l’enseigne au contrat de confiance » à 742 millions de livres sterling (943 millions d’euros).

La contre-offensive de Fnac est intervenue ce jeudi.

Le groupe d’Alexandre Bompard propose désormais 145 pence par action, intégralement en cash, sur la base d’une valorisation frôlant le milliard d’euros (779 millions de livres).

Assurant avoir obtenu des « engagements irrévocables à hauteur de 22 % du capital » de la part d’actionnaires de référence de Darty tels que le fonds activiste néerlandais Knight Vinke, le spécialiste des produits électroniques et culturels précise qu’un échange de titres sera également envisageable.

Les actionnaires de Darty pourront en l’occurrence choisir de recevoir, en lieu et place de tout ou partie du numéraire auquel ils auraient droit, 4 actions nouvelles Fnac pour 125 actions Darty – sur un montant maximal de 7 625 566 actions nouvelles Fnac, soit environ 45 % du capital tel que valorisé par l’offre, sous réserve d’approbation par les actionnaires de Fnac.

Cette nouvelle proposition représente une prime d’environ 10 % sur le cours de clôture de Darty au 20 avril 2016 (132 pence)… et d’environ 5 % sur l’OPA de Conforama, que le conseil d’administration du groupe coté à Londres avait recommandée.

Un rachat cash ?

Le compteur est nettement monté par rapport à l’offre initiale déposée du 28 septembre 2015 : Fnac proposait alors 105 pence par action, exclusivement en échange de titres, valorisant Darty à 719 millions d’euros.

Le groupe d’Alexandre Bompard s’est progressivement ouvert à l’option cash, en proposant dans un premier temps une « alternative numéraire » à hauteur d’un montant maximum de 95 millions d’euros.

Ces dernières semaines, on le disait en quête de fonds auprès de ses banques conseil (Rothschild, Ondra, Crédit Agricole) et de son premier actionnaire Artemis (famille Pinault) dans l’optique de déposer une contre-offre à celle formulée le 18 mars par Conforama et sa maison mère, la holding sud-africaine Steinhoff.

Allié appréciable dans ce combat : Vivendi est venu soutenir Fnac en prenant, la semaine passée, une participation minoritaire de 15 % – avec autant de droits de vote – au nom de la « coopération dans les domaines culturels ».

Un nouvel ensemble Darty-Fnac représenterait un chiffre d’affaires combiné de 7 milliards d’euros.

Fnac estime que le rapprochement se traduira par des synergies d’au moins 130 millions d’euros brut par an.

Les synergies en question porteront sur les segments des produits bruns, des produits gris et du petit électroménager, sur lesquels Fnac et Darty sont tous deux présents.

Elles se répercuteront aussi sur les revenus avec la mise en place, en magasin, d’offres croisées de produits éditoriaux et d’électroménager, mais aussi avec l’extension de l’offre de billetterie de Fnac au réseau Darty en France et en Belgique.

Crédit photo : aureliefrance – Shutterstock.com

Lire aussi :

Lire la biographie de l´auteur  Masquer la biographie de l´auteur