Raspberry PI : les livraisons commencent

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Raspberry Pi

Passé la phase de certification, le Raspberry PI, ordinateur à 25 euros, amorce son périple en Europe, distribué par le Britannique Electrocomponents PLC.

Les innombrables turpitudes rencontrées depuis 2006 n’ont pas suffi à contrarier un optimisme à répétition, à la hauteur de l’échéance que salue la fondation Raspberry PI.

La livraison des premiers exemplaires de son ordinateur éponyme a débuté, avec le concours du Britannique Electrocomponents PLC.

Seuls les clients qui en feront la demande expresse sur le site Internet dédié seront éligibles à l’obtention d’un sésame dont les 10 modèles de test, mis aux enchères sur eBay, se sont écoulés à plus de 1000 euros en moyenne, tels des collectors.

Sur le principe du « premier arrivé, premier servi », les réservations seront ainsi honorées dans la limite des stocks disponibles, sachant toutefois que le rythme de production va en s’accélérant.

Les partenaires basés au Royaume-Uni ont fini par se mettre au diapason d’une forte demande chiffrée à plusieurs dizaines de milliers d’unités.

Le temps d’adaptation, notamment au chapitre des délais de livraison, avait nécessité de délocaliser l’assemblage de la première fournée en Chine et à Taïwan.

Emblème de la philosophie open source, le Raspberry PI est livré dans son plus simple appareil, sans châssis ni unité de stockage de masse. Un dispositif USB ou une carte SD sont nécessaires pour amorcer une distribution Linux.

L’ensemble s’articule autour d’un processeur ARM tout-en-un, le BCM2835 de Broadcom, cadencé à 700 MHz.

Les geeks, développeurs, électroniciens et dans une moindre mesure, les universitaires, en constituent le coeur de cible.

Témoin ces premières cartes d’extension destinées aux bidouilleurs : interfaces d’entrée-sortie, horloge système (non intégré en standard), commande de moteurs pas-à-pas et d’indicateurs LED…

Mais la logique sous-jacente vise à opérer un bouleversement de l’informatique à l’appui d’une redéfinition de l’accessibilité tarifaire : frais de port compris, la machine revient à 26,55 livres, soit environ 32,50 euros HT.

A ce prix, la connectique n’est pas fournie. L’OS non plus. Pour autant, l’idée est de démontrer qu’un terminal informatique, tout particulièrement un client léger, même produit à petite échelle, pourrait coûter bien moins cher qu’à l’heure actuelle.

Deux versions s’affichent pour l’heure au catalogue, respectivement dénommées Model A et Model B en référence au différentes déclinaisons du micro-ordinateur Acorn BBC commercialisé dans les années 80.

Les lecteurs de disquettes du BBC laissent néanmoins la part belle à une connectivité dans l’air du temps, avec un port Ethernet (uniquement sur le Model B), de l’USB 2.0, une sortie audio en jack 3,5mm, la vidéo composite en PAL/NTSC et en point d’orgue, le HDMI avec prise en charge de la 1080p.

Clé USB à ses débuts, devenu carte de crédit… la morphologie du Raspberry PI et les qualificatifs que lui a attribués la communauté ont sensiblement évolué au cours des derniers mois.

Les acquéreurs de la première heure ont essuyé les plâtres, déplorant notamment une mauvaise isolation du connecteur RJ45, nuisible à la santé du matériel.

En outre, le feu vert à la commercialisation a requis une certification CE, finalement délivrée début avril, sur la base de tests draconiens : sensibilité électromagnétique, respect de l’environnement, niveau d’émission d’ondes…

Le succès du Raspberry PI n’a pas manqué de donner des idées aux équipes de Rhombus Tech, qui ont développé l’EOMA-68, annoncé à un prix public avoisinant les 15 dollars HT (quelque 13,90 euros TTC), sous la bannière d’un processeur ARM en Cortex A8, à 1,5 GHz, secondé d’un GPU Mali-400MP compatible jusqu’en 2160p.

A lire également sur Silicon.fr : Raspberry Pi, un ordinateur à 25 dollars ou 2500 dollars ? (12/01/04)

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