Réalité virtuelle : la paternité de l’Oculus Rift contestée en justice

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Le procès d’Oculus a été marqué, mercredi, par le passage à la barre de Palmer Luckey, dont la capacité à développer un casque de réalité virtuelle a été mise en doute.

Contexte particulier pour le retour aux affaires de Palmer Luckey.

Le fondateur d’Oculus faisait, ce 18 janvier, sa première apparition publique depuis les révélations sur le soutien financier qu’il a apporté à un collectif en ligne pro-Donald Trump.

Pour l’apercevoir, il fallait se rendre… au tribunal, à Dallas.

L’audience s’inscrit dans un procès que ZeniMax Media, qui édite et distribue des jeux vidéo sous des licences telles qu’Elder Scrolls et Fallout, a intentée à Oculus.

Du code source à l’hôtel

L’argumentaire de la firme américaine est centré sur les relations entre l’un de ses anciens employés – en l’occurrence, John Carmack, à l’origine de titres comme Doom et Quake – et Palmer Luckey.

Le premier travaillait encore chez ZeniMax quand le second l’a sollicité pour l’accompagner dans le développement de son dispositif de réalité virtuelle, qui allait devenir l’Oculus Rift.

Avec la permission de Palmer Luckey, ZeniMax avait effectué, lors du salon E3 2012, une démonstration publique d’un prototype du casque.

La suite de l’aventure est plus problématique. L’éditeur affirme que le jeune entrepreneur (aujourd’hui âgé de 24 ans) a violé un accord NDA qui l’interdisait de donner à quiconque des informations sur le fonctionnement du produit.

L’intéressé reconnaît avoir fait, dans une chambre d’hôtel en Californie, une présentation à des investisseurs, sur la base du jeu Doom 3. Mais il assure, selon Bloomberg, ne pas avoir dévoilé de code source à cette occasion. Et, a fortiori, ne pas avoir réutilisé ledit code source dans les versions ultérieures du Rift.

Même son de cloche chez John Carmack, qui n’avait cependant pas nié, la semaine passée à la barre, avoir récupéré des éléments de propriété intellectuelle chez ZeniMax Media avant de rejoindre Oculus à l’été 2013.

Improbable père ?

Palmer Luckey a dû faire face à un avocat qui a remis en doute ses capacités à développer un casque de réalité virtuelle, en le faisant notamment admettre qu’il ne possédait pas de diplôme de l’enseignement supérieur.

D’après Gizmodo, les avocats de Facebook (qui s’est offert Oculus en 2014 pour 2 milliards de dollars) ont rétorqué en démontrant l’intérêt dont Palmer Luckey a fait preuve, dès le plus jeune âge, pour l’électronique.

Parmi les pièces à conviction, un abonnement souscrit au magazine Nuts and Volts. Mais aussi des photos d’un prototype postées en 2010, bien avant sa prise de contact avec John Carmack.

Facebook pointe du doigt l’opportunisme de ZeniMax, qui a déposé plainte moins de trois mois après l’annonce de l’acquisition d’Oculus.

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