Realnames tué par Microsoft ?

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Le service de mots-clés destiné à simplifier la vie des internautes sera définitivement fermé le 28 juin prochain. Realnames, son inventeur, accuse clairement Microsoft d’avoir tué le système en décidant de ne plus l’utiliser.

Afin de faciliter la vie des internautes les moins techniciens, Realnames avait mis en place un système de simplification des adresses de sites Web. Plutôt que d’avoir à taper une adresse complète telle « http://www.renault.fr » dans la barre d’adresse de son butineur, le système de mot-clés de Realnames permet de ne taper que « Renault » pour être automatiquement connecté au site de l’ancienne régie. Plus précis encore, il suffit de taper « Thinkpad » pour être automatiquement dirigé vers le site de vente en ligne des portables d’IBM. Gratuit pour l’internaute, ce système trouvait son équilibre économique dans la vente de ces mots-clés auprès des marques. VNUnet fait d’ailleurs partie des clients de Realnames. D’après la société, plus de 200 000 mots-clés ont été vendus.

Malgré cette réussite commerciale, à en croire en tout cas Keith Teare, ancien PDG de Realnames, la firme est obligée de fermer ses portes et ses tuyaux. Principal accusé, Microsoft. Ce dernier, bien qu’il détienne 20 % du capital de Realnames, a décidé de ne plus utiliser le système dans son Internet Explorer. « La technologie de mot-clé est mise à mort par Microsoft et n’a aucune chance de renaître à moins qu’ils ne soient prêts à l’aider », explique Keith Teare, cité par le site américain PC World. Et d’ajouter : « Leur navigateur est utilisé par 500 millions de personnes et sert d’interface entre l’utilisateur et les contenus. Si leurs applications n’est pas compatible avec les mots-clés, alors les mots-clés n’existent plus ». Vous avez dit amer ?

Un standard ouvert de mots-clés Internet ?

Sur le site de Realnames, on peut lire que le service sera définitivement coupé à partir du 28 juin prochain. En réalité, cela ne signe pas forcément l’arrêt de mort définitif de la technologie. Notamment parce qu’un groupe de travail au sein de l’IETF (Internet Engineering Task Force), une des entités de standardisation du Web, était justement chargé de la définition d’une norme similaire. Realnames était d’ailleurs un des participants à ce groupe de travail, baptisé Common Name Resolution Protocolworking group. Ce qui n’empêche pas l’IETF elle-même, par la voix d’un des responsables du groupe de travail, de ne pas être forcément optimiste sur la réapparition prochaine de cette technologie. « Les mots-clés constituent une couche supplémentaire au-dessus du système de base de résolution de noms (des adresses URL, ndlr) », explique Marc Blanchet. « C’est une option. Ce qui signifie que la vraie question est la suivante : en avons-nous vraiment besoin ? C’est une technologie très intéressante mais certaines d’entre elles, qui ne sont pas essentielles, ne parviennent pas à se créer un marché ».