RecordTV.com : le magnétoscope virtuel

Mobilité

La technologie mise au point par la start-up américaine permet de programmer les émissions de télé hertzienne à enregistrer pour les visionner plus tard… en ligne. Si le public semble séduit, il ne reste plus qu’à convaincre l’industrie des programmes.

Après le magnétoscope numérique, le magnétoscope virtuel ! Ou comment programmer, à partir d’Internet, les émissions télévisées que l’on souhaite enregistrer. L’idée est simple et RecordTV.com l’a réalisée. Concrètement, il suffit de se rendre sur le site de la start-up, d’ouvrir un compte et de cliquer sur les programmes à enregistrer, lesquels s’affichent dans une grille. Ensuite, l’internaute a dix jours pour les visualiser, en ligne à partir du site, autant de fois qu’il le souhaite. Une idée innovante qui a séduit un dirigeant de Bertelsmann mediaSystems qui a annoncé, apparemment un peu hâtivement, un accord d’adoption des technologies de RecordTV.com pour l’Europe. « Aucun accord n’a été passé, aucun contrat n’a été signé », dément le siège de Bertelsmann. « Il s’agit d’une initiative personnelle et individuelle prise par un jeune dirigeant italien qui n’engage en rien le groupe. Nous allons régler l’affaire avant de nous intéresser éventuellement à cette technologie. » Dommage, il aurait été intéressant de voir ce qu’une multinationale de la communication aurait fait de cette technologie.

Pas de diffusion sans accord préalable

D’autant que même les Américains n’en profitent pas. En effet, si le site RecordTV.com est opérationnel, aucune image n’est diffusée depuis juin dernier. Et pour cause, avec le soutien de la MPAA (Motion Picture Association of America), la puissante association de défense de l’industrie cinématographique et audiovisuelle, une douzaine d’entreprises réclament à RecordTV 10 millions de dollars de dommages pour avoir diffusé du contenu télévisé sans accord. Le procès se déroulera en juillet 2001. En attendant une issue légale, RecordTV.com a donc fermé tous ses canaux de diffusion. Pourtant, le service ne permettait d’enregistrer ni chaîne payante, ni films. Uniquement des programmes avec publicité. Un concept qui semble séduire puisque la start-up revendique un million de connexions par jour et 100 000 abonnés. On le voit, si la technologie est prête, sa mise en place passera après les questions juridiques.

En France, le site de LCI avait également cessé de retransmettre ses émissions en direct pendant toutes la durée des jeux Olympiques à cause de négociations de droits exclusifs de retransmission via les canaux classiques de télévision…