Regaind : de l’intelligence artificielle « made in France » dans le giron d’Apple

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Apple aurait acquis la start-up française Regaind, à l’origine d’une technologie de tri automatique des photos sur des critères narratifs et esthétiques.

Y aurait-il un peu de Regaind dans iOS 11 ?

Le système d’exploitation, qu’Apple a présenté en parallèle de ses nouveaux iPhone, embarque peut-être la technologie de cette start-up française spécialisée dans la vision par ordinateur.

Et pour cause : la firme américaine en aurait fait l’acquisition, à en croire TechCrunch.

La technologie en question est décrite comme capable de trier des photos.

En plus d’analyser leur contenu pour leur attribuer une catégorie sémantique (portrait, animal, objet…) et des mots-clés, l’algorithme travaille sur l’axe narratif et l’axe esthétique.

Président-cofondateur de Regaind, Arnaud Laurenty l’expliquait en début d’année dernière à l’INRIA, dont est issu son associé Guillaume Seguin : « Une photo peut être considérée comme importante du point de vue de l’action parce qu’elle est seule à illustrer un moment donné, ou bien au contraire parce qu’elle a été prise au sein d’une rafale de dizaines de clichés, dont elle est la meilleure représentante ».

La jeune pousse venait de lever 400 000 euros auprès de SIDE Capital, dont c’était le premier investissement. Elle avait par ailleurs obtenu une subvention de 200 000 euros en tant que lauréate du Concours mondial de l’innovation.

On l’avait retrouvée, au mois d’octobre, dans la Silicon Valley, à l’occasion de la semaine NETVA, organisée par le Consulat général de France à San Francisco, auquel Arnaud Laurenty avait fourni quelques détails sur l’algorithme.  Notamment les 20 000 heures passées à l’entraîner sur « plus de 90 critères », avec le concours de professionnels et de personnes issues d’écoles de photo.

Souvenirs…

Sur le volet « esthétique et composition », Regaind évalue la netteté du sujet et son cadrage, les couleurs, l’exposition, le choix de l’arrière-plan ou encore la qualité d’effets tels que le flou. Une « zone d’intérêt » – vers laquelle le regard est censé être attiré – est également définie pour permettre un recadrage « intelligent ».

Une fois sa sélection effectuée, l’algorithme la propose à l’utilisateur et s’adapte à ses réponses (préférence pour les photos à faible profondeur de champ, pour celles où le sujet est décentré…).

Sur la base de ce tri, Regaind peut créer des albums et les mettre en page, typiquement pour le compte d’imprimeurs et de services de création en ligne.

L’algo détecte par ailleurs les personnes et analyse leur visage pour déterminer leur âge, leur sexe et l’émotion qu’elles expriment. Une capacité sur laquelle pourraient se baser les « animojis » d’iOS 11, suggère Engadget.

Autre éventualité : que l’app Photos ait été enrichie au niveau de la fonction « Souvenirs », qui crée automatiquement des collections de photos et vidéos marquantes.

* Diplômé des Ponts et Chaussées, Arnaud Laurenty fut directeur du service « Habitat et Rénovation urbaine ») à la Direction régionale et interdépartementale de l’hébergement et du logement du Val-de-Marne, puis inspecteur des finances.  Guillaume Seguin est l’un des principaux contributeurs au projet open source Printrun, du nom d’un ensemble d’applications pour les imprimantes 3D.

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