Rémi Calvet (Ingenico) : « Paiement électronique : nous venons du hardware, nous visons le software »

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Lors d’un entretien sur le salon Cartes (7 décembre), le Vice-Président Communication d’Ingenico évoquait la stratégie groupe. Zoom sur le spécialiste des paiements électroniques qui vient de rejeter une offre de rachat de Danaher.

ITespresso.fr : Concrètement, que représente la dimenson « services » chez Ingenico ?
Rémi Calvet : La gestion des transactions de paiement tout d’abord. Un grand cap a été passé avec l’acquisition de la société allemande Easycash en 2009, qui elle-même dispose d’une filiale Loyalty Solutions qui fait des programmes de fidélisation. Il y a quelques semaines, nous avons annoncé une prise de participation importante (49%) dans Korvac, un autre fournisseur de services de paiement basé à Singapour [un investissement de 17 millions d’euros, ndlr]. Toujours dans la même logique, nous avons procédé en 2010 à l’acquisition de Payzone France (devenu Ingenico Prepaid services) et de First Data Iberica. Nous avons une politique de croissance externe assez active et nous visons des boîtes qui fabriquent des briques technologiques susceptibles de nous intéresser dans notre domaine de prédilection et qui réalisent des chiffres d’affaires entre 10 et 50 millions d’euros. L’objectif étant d’accélérer le déploiement d’Ingenico dans les services. Nous voulons proposer à nos clients des solutions complètes de paiement et de gestion des transactions. C’est que nous avons fourni à notre client McDonald’s en Australie et en Nouvelle Zélande. Ingenico a signé un contrat avec l’enseigne de restauration rapide sur ces deux pays pour mettre en place une solution de gestion des paiements pour tous ses restaurants.

ITespresso.fr : Quels secteurs verticaux investissez-vous ?
Rémi Calvet : Il est vrai que l’on a beaucoup parlé du commerce de détail (retail). Mais nous avons pris position sur le secteur de la santé (Ineginco est un fournisseur officiel en France de terminaux de lecture pour la Carte Vitale), le pétrole (stations-services) mais aussi le secteur de l’hospitalité (hôtels…) et le transport (taxis, trains…). Début décembre, nous avons annoncé que Veolia Transport a mis en oeuvre une solution de paiement fournie par Ingenico pour le tramway Rhönexpress, en collaboration avec Amesys (solution globale, intégration d’applications de billettique).

ITespresso.fr : Cela bouge dans l’univers de la mobilité. Quelles sont les priorités chez Ingenico ?
Rémi Calvet : Nous proposons des gammes de terminaux mobiles de plus en plus pointus. A l’occasion du salon Cartes, nous présentons une solution qui a été développée pour Apple. Il permet de transformer un iPod ou un iPhone en terminal de paiement. Ce sera très pratique pour toutes les personnes qui font de la vente à domicile ou celles qui exposent leurs produits dans les foires. Le potentiel de développement du paiement mobile est vraiment important. Ingenico a pris une participation de 44% dans RoamData, une société basée à Boston, qui fournit des solutions dans ce sens compatibles BlackBerry. On branche un appareil sur le smartphone qui permet de lire des cartes à bandes magnétiques et bientôt des cartes à micro-processeur. Nous pourrions également évoquer la mobilité dans les magasins traditionnelles. Des études réalisées en France et au Royaume-Uni montrent que les clients ne veulent pas attendre plus de quelques minutes pour réaliser leurs achats. Cela ne concerne pas uniquement des chaînes comme Starbucks ou les McDonald’s qui veulent accélérer les paiements. Les clients des grands magasins comme Le Printemps sont de moins en moins patients lors du passage à la caisse.

ITespresso.fr : Dans quelle mesure vous vous impliquez dans le NFC ?
Rémi Calvet : On a beaucoup parlé du pilote NFC à Nice (« Nice Sans Contact Mobile »). 100% des terminaux de paiement électroniques dans le cadre de cette opération proviennent d’Ingenico. Nous participons également à une expérience similaire menée à Sitges en Espagne (près de Barcelone). A l’occasion du Salon Cartes, nous présentons notre gamme de terminaux complètement renouvelés, qui sont tous basés sur la plate-forme Telium 2 et qui sont tous « contactless » (ou du moins, il suffit de l’activer). Du côté des TPE sans contact, Ingenico est vraiment prêt. C’est déjà une réalité. Nos grands donneurs d’ordre comme les grandes chaînes de magasins ou les grandes banques nous ont demandés d’intégrer systématiquement la dimension sans contact.

Quelques chiffres-clés Ingenico
– 15 millions de terminaux en service dans le monde
– 3000 collaborateurs dans le monde (avec des bureaux et filiales dans une quarantaine de pays)
– Chiffre d’affaires 2009 : 700 millions d’euros (plus de 865 millions d’euros escompté en 2010)
– Répartition CA :  Amérique du Nord (14,5%), Amérique latine (18,5%), Europe (42%, hors Europe Centrale et de l’Est), EEMEA (15%),  Asie-Pacifique 10%
– Répartition du capital au 31 mai 2010 : 62,4% au flottant (cotation Euronext Paris), 22,5% (Morpho, ex-Sagem Sécurité), 5,4% (Fidelity), 5,2% (Concert Consellor), 4,5% (Jupiter)
  • Amérique du nord 14.5%
  • Amérique latine 18.5%
  • Europe (hors Europe Centrale et de l’Est) 42%
  • EEMEA 15%
  • Asie Pacifique 10%

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