Renaissance Numérique : Nicolas Sarkozy doit secouer la France numérique

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Le cercle de réflexion regroupant des experts IT diffuse une « lettre ouverte vidéo » sur le thème de la fracture numérique.

Jean-Fabrice Mathieu (SeLoger.com), Thibaut Munier (MilleMercis), Stephane Lelux (Tactis), Guillaume Buffet (Singapour), Jean-Marie Guille (PagesJaunes.fr), Christophe Parcot (Yahoo France), Marie-Christine Levet (ex-Club-Internet)…Tous sollicités pour sensibiliser Nicolas Sarkozy au thème de la réduction nécessaire de la fracture numérique.

L’année dernière, sous le collectif Renaissance Numérique, plusieurs dizaines d’entrepreneurs du Net et d’experts IT (chercheurs universitaires, spécialistes e-marketing… ) avaient interpellé les candidats à la présidentielle sous la forme d’un livre blanc incluant 15 propositions pour favoriser l’usage des technologies de l’informations (TIC) en France. Rappelons le but ultime de ces mesures : 100% des Français connectés et formés à Internet en 2012 (80% en 2010). « La route est droite, mais la pente est rude », pourrait-on reprendre à Jean-Pierre Raffarin pour illustrer l’état des lieux.

Cette fois-ci, Renaissance Numérique s’adresse au Président de la république Nicolas Sarkozy pour le sensibiliser au thème de la fracture numérique qui constituerait « un obstacle au passage vers la société de l’information » mais aussi « un frein à la croissance économique ».
Mercredi, l’association fédérant ces Net-entrepreneurs a envoyé à l’Elysée un iPhone comprenant « une lettre ouverte vidéo » adressée au Président de la république.

Décidément, le Président de la République va disposer d’un kit complet de terminaux d’Apple. En décembre 2005, il avait reçu un iPod de la part du blogueur Loïc Le Meur venu interviewer Nicolas Sarkozy en qualité de président de l’UMP et ministre de l’Intérieur. Ceci est un aparté. Revenons au sujet du jour.

La règle des trois tiers

Dans cette vidéo, Renaissance Numérique dresse un état des lieux du dossier de la fracture numérique. « Sur les quinze propositions, nous pouvons dire qu’un tiers d’entre elles avancent bien, un deuxième suit son chemin et le dernier tiers reste lettre morte », explique Pierre Kosciusko-Morizet (PDG de PriceMinister). La mesure qui avance le plus rapidement est celle liée au don des PC d’entreprises adressés aux salariés.

Une idée qui a fait son chemin jusqu’au Sénat qui l’a introduite dans l’examen du projet de loi des Finances 2008. Mais d’autres pans de mesures n’avancent guère comme le thème de l’accessibilité des sites Web pour faciliter les démarches en ligne des personnes affectées par un handicap visuel.

Autre dossier lourd : les infrastructures pour favoriser l’émergence du très haut débit. Les recommandations de l’Arcep diffusées mercredi sur ce thème vont peut-être débloquer la situation. « Il faudrait que l’accès Internet soit considéré par l’Etat comme un service universel », estime Pierre Kosciusko-Morizet au nom de Reconnaissance numérique.

Enfin, le thème du dividende numérique (c’est à dire comment partager les fréquences hertziennes libérées grâce à la bascule de l’analogique vers le tout numérique) ne progresse guère dans l’esprit des animateurs de ce think tank IT.

Manque d’un interlocuteur superviseur des TIC

Renaissance Numérique met également l’accent sur un dernier point opérationnel dans la conduite de la politique numérique de la France. Au sein du gouvernement, qui s’occupe vraiment des TIC ? La réponse n’est pas évidente.

Et pourtant, le candidat à l’Elysée Nicolas Sarkozy s’était montré clair pendant la campagne : « La France aujourd’hui n’est pas en état de conduire une politique cohérente de développement numérique. Trop de structures et guichets se sont développés, personne n’incarne la volonté politique. Je confierai à un membre du gouvernement la mission de prospective, de pilotage et de coordination de la politique de l’Internet et du numérique ». Le candidat UMP avait précisé : ‘ »Chef de file, il disposera des moyens politiques et financiers nécessaires à sa mission et représentera la France dans les négociations européennes et internationales sur le sujet. »

Certes, le cercle de réflexion IT entretient des relations avec l’Elysée à travers Franck Supplisson, conseiller technique en TIC. Côté gouvernement, il dispose de contacts avec Valérie Pécresse, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Mais il manque vraiment un point de repère pour identifier réellement « le vrai superviseur TIC » dans le dispositif gouvernemental.


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