Réseaux sociaux : les Français « relativement prudents », estime Symantec

Cloud

Une étude internationale commandée par l’éditeur de sécurité IT montre un certain recul des internautes français vis-à-vis des usages TIC.

En France, les ordinateurs sont mieux protégés que les enfants contre les contenus « préjudiciables » (c’est à dire les virus pour les PC ou les sites pornographiques ou ultra-violents qui peuvent choquer voire traumatiser les mineurs).

Dans l’Hexagone, 75% des ordinateurs domestiques sont en effet équipés d’une solution de sécurité, alors que seulement 32% des parents ont installé un logiciel de contrôle parental sur l’ordinateur familial.

Explication : les familles françaises semblent avoir plus confiance en elles-mêmes qu’en la technique : elles sont 41% à affirmer surveiller régulièrement ce que font leurs enfants en ligne, contre seulement 25%, en moyenne, dans les autres pays.

C’est un des enseignements qu’apporte l’étude Norton Online Living Report menée par l’institut Harris Interactive pour le compte de l’éditeur de logiciels de protection Symantec et qu’Anne-Sophie Clémot, directrice marketing grand public de Symantec, Europe du Sud, a rendu public dans notre pays*.

Ce document comporte quatre grands volets : « Comment les internautes utilisent Internet pour communiquer entre eux, la fréquentation des réseaux sociaux, la lecture des informations en ligne et la protection des enfants », détaille Anne-Sophie Clémot .

Les questions posées ont été très classiques. On regrette d’ailleurs qu’elles ne tiennent pas plus compte de certaines nouvelles utilisations d’Internet, comme la fréquentation des mondes virtuels tels que Second Life.

« Mauvaises rencontres » sur le Net : écart entre la France et la Chine

Quelques tendances de fond sont confirmées : « Les parents sous-estiment les activités à risque de leurs enfants sur internet, les adultes passent désormais autant de temps à lire de l’information en ligne que sur support papier, 52 % des adultes et 46% des enfants se sont fait des amis sur Internet », cite par exemple Anne-Sophie Clémot.

Mais là où ce document se révèle le plus intéressant, c’est bien sûr dans la comparaison des statistiques du marché français avec ceux des autres pays. Se dessine ainsi en creux une France relativement prudente dans ses usages de l’Internet .

Ainsi, les Français, tous âges confondus, sont, avec les Brésiliens et les Japonais, ceux qui socialisent le moins en ligne avec des inconnus. De même, alors qu’en Chine, 43% des enfants avouent avoir été approchés sur Internet par quelqu’un qui se présentait comme un jeune, mais qui en réalité était un adulte, ils ne sont que 4% de jeune Français dans ce cas (soit dans la moyenne des pays développés).

Partenariat Symantec – Action Innocence France

Sans doute faut-il voir là le fruit des opérations de sensibilisation menées auprès du grand public par les pouvoirs publics (ministère de la Famille, Délégation aux usages del’Internet… ) et de nombreuses associations (Action Innocence, Droit @l’enfance, e-Enfance, Innocence en Danger… ).

Bref, si l’on en croit cette étude, on peut se demander si, à ce rythme, ces organismes ne risquent pas de devoir bientôt mettre la clé sous la porte, une fois leur mission accomplie…

Symantec ne semble pas l’envisager ainsi puisque l’éditeur vient de se rapprocher de l’une de ces associations (Action Innocence France), pour « collaborer sur un certain nombre d’initiatives afin de promouvoir la sécurité des enfants et des jeunes lorsqu’ils sont sur Internet. »

Ce partenariat n’est pas totalement désintéressé : dans le cadre de son package Internet Security (à partir de 55,99 euros à l’achat, puis un abonnement annuel pour les mises à jour), Symantec propose un logiciel de contrôle parental à télécharger.

* Entre mi-novembre et mi-décembre 2007, 4687 adultes et 2717 enfants de 8 à 17 ans, résidant dans huit pays (Allemagne,Australie, Brésil, Chine, Etats-Unis, France, Japon et Royaume-Uni ) et surfant tous plus d’une heure par mois, ont été interrogés en ligne. Dans l’Hexagone, 549 adultes et 326 enfants ont répondu.