Résultats Facebook : les dépenses d’exploitation refroidissent les marchés

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Les investissements records consentis par Facebook pour développer son écosystème de services ont été fraîchement accueillis par la Bourse.

L’action Facebook a brusquement dévissé ce mercredi sur le Nasdaq, quelques minutes avant la fin des échanges. La baisse s’est poursuivie en après-Bourse, à 93,76 dollars, soit -3,33 % par rapport au cours de clôture.

Les investisseurs sont restés circonspects face à l’annonce des résultats financiers de la société Internet américaine, qui dégage un chiffre d’affaires record sur le 2e trimestre 2015 (+ 39 % d’une année sur l’autre, à 4,042 milliards de dollars), mais dont le bénéfice net diminue : 719 millions de dollars (25 cents par action), c’est-à-dire – 9 % par rapport à la même période en 2014.

Un recul qui s’explique par les lourds investissements consentis pour se développer sur le mobile (notamment avec Messenger et WhatsApp), mais aussi dans le domaine de la réalité virtuelle avec le casque Oculus Rift.

En un an, les dépenses d’exploitation ont augmenté de 82 %, atteignant 2,769 milliards de dollars. Elles ont plus que doublé en R&D, à 1,17 milliard de dollars. Même dynamique pour le commercial/marketing, qui consomme 626 millions de dollars, contre 358 millions un an plus tôt.

Autre indicateur en hausse : le nombre d’utilisateurs de Facebook. Ils sont désormais 1,49 milliard (+ 3,47 % en un trimestre ; + 13 % en un an), dont 936 millions qui se connectent au moins une fois par jour (+ 3,41 % en un trimestre ; + 17 % en un an).

Comme depuis plusieurs années, c’est en Asie-Pacifique que la base de DAU (« Daily Active Users », en d’autres termes les utilisateurs actifs au moins une fois par jour) progresse le plus vite : 15 millions de recrutements en trois mois, pour un volume global de 285 millions, contre 228 millions en Europe (+ 3 million) et 164 millions en Amérique du Nord (+ 3 millions).

C’est aussi en Asie-Pacifique que le CA croît le plus vite sur un an : + 44,5 %, à 623 millions de dollars. Il reste néanmoins bien inférieur à celui enregistré en Amérique du Nord : près de 2 milliards de dollars, soit environ 10 dollars par utilisateur… dont plus de 90 % provenant de la publicité.

Il faut dire que Facebook continue d’améliorer son offre à destination des annonceurs et des e-commerçants, entre les boutons « J’achète », la complétion automatique de certains formulaires et les publicités vidéo.

Opération monétisation

C’est sans compter la puissance des autres marques du groupe : 800 millions d’utilisateurs pour WhatsApp et 700 millions pour Messenger, qui se transforme petit à petit en plate-forme avec notamment une fonction de paiement P2P.

La monétisation de ces services est bien à l’ordre du jour, mais elle se fera progressivement. Mark Zuckerberg, le CEO de Facebook, cherche d’abord à stimuler l’interaction « organique » avec les marques, sans publicité, grâce au chat. Un modèle déjà exploré avec les fameuses Pages, auxquelles l’utilisateur choisit de s’abonner pour suivre une entreprise, un produit, un artiste…

Autre service objet de toutes les attentions : Events, utilisé pour organiser des événements allant des anniversaires aux manifestations. Mark Zuckerberg estime qu’avec 450 millions d’utilisateurs, une masse critique a été atteinte. Si bien qu’une séparation du reste du réseau social, sous la forme d’une application autonome, n’est pas exclue – comme ce fut le cas pour Messenger.

On notera que la publicité représente toujours l’essentiel du chiffre d’affaires. Sur les 3,827 milliards de dollars qu’elle a engendrés sur le trimestre (+ 43 % par rapport à la même période en 2014), 76 % proviennent du mobile. Un taux en augmentation régulière (+ 3 points en un trimestre ; + 14 points en un an).

Crédit photo : ymgerman – Shutterstock.com

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