Résultats Microsoft : un cloud en hypercroissance mais encore coûteux

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L’ascension de Microsoft dans le cloud se poursuit… au prix d’investissements qui se font ressentir sur les finances du groupe.

Difficile de louper, dans les derniers résultats financiers de Microsoft, la croissance à trois chiffres d’Azure : des ventes en hausse + 116 % d’une année sur l’autre, avec un usage plus que doublé.

Le cloud n’est pas encore le principal poste de revenus de la firme, mais la nette progression de Dynamics et d’Office 365* lui permet de tendre vers son objectif : dépasser, à l’horizon 2018, les 20 milliards de dollars de « revenu annualisé ».

Cette valeur est calculée en multipliant par 12 le CA réalisé sur le dernier mois de la période étudiée.

Pour Microsoft, cela correspond au mois de septembre, qui a conclu le 1er trimestre de son exercice fiscal 2017.

Le business Azure est inclus dans le segment « Intelligent Cloud », aux côtés des offres Windows Server et Enterprise Mobility. Au global, les revenus progressent de 8 % sur un an (+ 10 % à taux de change constant), à 6,382 milliards de dollars. La hausse des investissements (+ 21 %) se ressent sur le résultat d’exploitation, qui chute de 14 %, à 2,058 milliards de dollars.

Les Surface ne font pas tout

La dynamique est moins favorable sur le segment « More Personal Computing », malgré les 38 % de croissance affichés par la gamme Surface (926 millions de dollars, sans précisions sur la répartition des ventes entre les tablettes, le convertible Surface Book et les accessoires).

Il y a d’abord les licences Windows, pour lesquelles les facturations stagnent (+ 1 % pour les éditions professionnelles ; – 1 % pour les autres). Mais il y a surtout les téléphones mobiles : – 72 % de chiffre d’affaires. Microsoft ne fournissant plus de volumes de ventes, on en reste aux 2,3 millions de Lumia écoulés il y a deux trimestres de cela (- 73 % sur un an).

Les indicateurs sont aussi dans le rouge pour la Xbox : – 5 % de CA, à 1,896 milliard de dollars, avec moins de consoles vendues, un prix moyen en baisse… et une base d’utilisateurs Xbox Live qui décline d’un trimestre sur l’autre, quand bien même elle augmente de 8 millions d’abonnés sur un an.

À souligner la bonne performance de l’activité publicitaire sur le search (liens sponsorisés), également intégrée dans le segment « More Personal Computing ». Les revenus progressent de 9 % une fois déduites les commissions reversées aux partenaires.

Windows 10 : on refait les comptes

Et Windows 10 dans tout ça ? L’OS a un poids particulier dans les résultats de la multinationale, qui a décidé de différer une partie du chiffre d’affaires associé. Elle a, en l’occurrence, adopté un modèle similaire à celui d’Office 365, pour lequel les revenus liés aux souscriptions à l’année sont répartis de manière égale sur les quatre trimestres.

Une politique pas forcément très lisible, étant donné qu’elle a à voir avec le cycle de vie des machines qui auront adopté Windows 10. Cycle de vie que Microsoft définit à sa convenance.

Les quelque 2 milliards de revenus différés pour les raisons sus-exposées changent tout dans la communication financière : alors qu’à périmètre constant sur un an, le CA global progresse de 5 % à 22,334 milliards de dollars, il est tout juste dans le vert en normes comptables GAAP, à 20,453 milliards (+ 0,3 %).

Microsoft déplore un manque à gagner de 341 millions de dollars inhérent à l’évolution des taux de change (dollar fort).

En GAAP, son résultat net baisse de 4 %, à 4,69 milliards de dollars, soit 60 cents par action. En non-GAAP, il augmente de 6 %, sur une marge d’exploitation en recul à 25,5 %, conséquence des investissements dans le cloud, bien que des économies aient été réalisées sur le développement de Windows Phone et sur l’effort marketing autour de Windows 10, à son plus haut il y a un an.

Au cours du trimestre, Microsoft a octroyé 6,6 milliards de dollars aux actionnaires sous la forme de dividendes et de rachats de titres.

* À noter, sur la partie « Productivity and Business Processes », que le rythme d’adoption d’Office 365 ralentit aussi bien dans les entreprises (+ 40 % d’utilisateurs actifs en un an, à 85 millions) que sur le grand public (24 millions, soit 900 000 de plus en un trimestre).

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