Résultats Parrot : l’approche BtoB a un prix

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Les indicateurs financiers de Parrot reflètent les investissements consentis par le groupe pour développer son activité BtoB sur les drones et l’automobile.

Une « nécessaire adaptation du rythme des dépenses à celui des ventes » doublée d’une situation de « compétitivité accrue par les enjeux de la saisonnalité et les nouveaux entrants » : Parrot prend soin de contextualiser la publication de ses résultats financiers pour le 3e trimestre 2016.

Il faut dire que les principaux indicateurs sont dans le rouge, à commencer par le chiffre d’affaires, qui recule de 25 % d’une année sur l’autre, à 58,4 millions d’euros.

Les drones restent le principal poste de revenus, mais les ventes chutent de 29 % sur un an, à 31,3 millions d’euros. Parrot impute cette baisse à « une forte pression sur les prix du segment milieu de gamme », où se positionne son Bebop 2, commercialisé entre 549 et 699 euros selon les modèles.

L’offre de drones grand public reste la locomotive du groupe cofondé et présidé par Henri Seydoux. Mais c’est bien sur la partie professionnelle que le business se développe : + 41 % de revenus, à 7,8 millions d’euros, dont 4,8 millions pour les équipements (+ 19 %, notamment grâce à des promotions sur des produits d’anciennes générations) et 3 millions pour les logiciels. La consolidation d’Airinov (effective au 1er août 2015, soit dans le courant du 3e trimestre) n’y est pas étrangère.

La dynamique est moins favorable sur le segment « Automotive », dont le CA s’établit à 24,1 millions d’euros (- 20 %). Parrot attribue ce ralentissement aux produits grand public, « qui ne sont pas une priorité pour le Groupe [sic] », et dont la perte de vitesse contraste avec la croissance des solutions OEM (+ 27 %, à 17,2 millions d’euros).

Trésor de guerre

À 2,2 millions d’euros (- 17 %), les objets connectés – exploités essentiellement dans le domaine de l’audio – restent un business minoritaire. Ils ne permettent pas à Parrot de rehausser sa marge brute, laquelle s’établit à 20,9 millions d’euros, soit 35,8 % (- 10,3 points), reflétant, selon le groupe, « la valeur des promotions anticipées […] pour soutenir les ventes de drones grand public ».

Les dépenses d’exploitation progressent en parallèle, plus significativement en commercial/marketing (+ 61 %) qu’en R&D (+ 8 %, dont près de 40 % sur les drones professionnels). Les coûts associés à l’implantation à l’international se reflètent dans la nette augmentation des frais généraux et administratifs (+ 44 %).

Sur un résultat opérationnel courant de – 24 millions d’euros (contrastant avec les 2 millions dégagés il y a un an), le résultat net part du groupe – déduction faite des intérêts liés aux participations minoritaires dans des start-up de l’univers des drones civils – s’élève à – 26,3 millions d’euros, soit une perte de 86 cents par action.

L’augmentation de capital bouclée en décembre dernier se ressent sur la trésorerie nette, annoncée à 208,1 millions d’euros au 30 septembre 2016, contre 44,9 millions un an plus tôt.

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