Résultats Parrot : déséquilibre maîtrisé sur les drones ?

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L’impact financier du changement de politique commerciale sur les drones grand public se fait ressentir dans les résultats trimestriels de Parrot.

Parrot se veut rassurant sur l’évolution de sa stratégie commerciale en matière de drones grand public.

Cette initiative, traduite par une reprise sélective des ventes aux distributeurs, pèse sur les comptes du groupe français cofondé et présidé par Henri Seydoux.

Les résultats du 1er trimestre 2016 avaient été nettement impactés, avec diverses déductions sur le chiffre d’affaires : 5 millions d’euros au titre de la protection des prix distributeurs, 1,7 million d’euros pour le couponing et 9,5 millions d’euros associés à des retours exceptionnels.

Seul ce dernier point est mentionné dans la communication financière du 2e trimestre. Il représente néanmoins une charge de 8,3 millions d’euros expliquant pour partie le recul du CA, à 56,6 millions d’euros, contre 69,2 millions un an plus tôt (- 18 %).

Le drone bat de l’aile

Les drones restent le principal poste de revenus, à 26,5 millions d’euros, soit 47 % du chiffre d’affaires.

L’activité est liée pour l’essentiel au segment grand public, qui représente 18,3 millions d’euros. Mais c’est sur la partie professionnelle que le business se développe. En particulier dans les logiciels et services, dont le CA est multiplié par plus de quatre d’une année sur l’autre, à 4,8 millions d’euros, contre 3,5 millions pour les équipements. La consolidation d’Airinov (depuis le 1er août 2015) et de MicaSense (depuis le 1er octobre 2015) y est pour beaucoup.

Parrot, qui revendique 1 212 collaborateurs au 30 juin 2016 (contre 1 046 au 31 décembre 2015, en comptant 61 personnes issues de la consolidation des filiales drones agricoles sus-évoquées), cible en priorité les marchés de la cartographie, de l’agriculture de précision et de l’inspection. Il attend également la mise en place – prévue pour la rentrée – d’une réglementation aux États-Unis.

Pour ce qui est des produits repris aux distributeurs, ils « seront écoulées en fonction des opportunités [sic] générées par la force de vente du groupe ».

En attendant, ils ont fait l’objet de provisions (7,2 millions d’euros au titre de la valeur nette réalisable ; 4,8 millions d’euros pour les retours exceptionnels) répercutées sur la marge brute, en net repli, à 32,9 % du chiffre d’affaires (soit 18,6 millions d’euros), contre 50 % l’année passée.

Mise en situation

Sur la partie automobile, le CA enregistre aussi une baisse, de 34,2 à 25,9 millions d’euros. Parrot évoque le décalage à 2017 d’un contrat initialement prévu en 2016. Du côté des objets connectés, l’audio représente près des trois quarts d’un CA à 3,5 million d’euros.

Portées par la campagne « Flying Season », les dépenses en commercial/marketing (15,8 millions d’euros) connaissent une hausse comparable aux investissements en R&D (18,8 millions d’euros). Le compteur augmente aussi sur la partie « Production & Qualité » (4,7 millions d’euros), avec l’achat d’outillages en préparation des lancements prévus au second semestre. Quant à la consolidation des filiales, elle entraîne une croissance des frais généraux et administratifs (6,8 millions d’euros).

Bilan : le résultat opérationnel courant s’établit à – 27,4 millions d’euros, contre une perte d’exploitation de 3,4 millions d’euros au 2e trimestre 2015. Le résultat net part du groupe – déduction faite des intérêts liés aux participations minoritaires dans des start-up de l’univers des drones civils – s’élève à – 27,9 millions d’euros, soit une perte de 91 cents par action.

Parrot assure que « la rationalisation des process et de l’offre produits met le groupe en situation de tirer le meilleur parti de la forte saisonnalité des ventes du second semestre ».

Crédit photo : Parrot

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