Résultats Yahoo : un moteur de croissance

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Le moteur de recherche Yahoo concentre une part croissante des revenus du groupe Internet américain, pour lequel la transition vers le mobile reste délicate.

Yahoo a joué au yo-yo en Bourse ce mardi.

Le groupe Internet américain a d’abord vu son action plonger de plus de 2 % sur le Nasdaq après l’annonce de ses résultats financiers pour le 1er trimestre 2015. Le titre est finalement remonté dans la soirée, atteignant 44,81 dollars (+ 0,72 % par rapport au cours de clôture).

Les marchés sont visiblement restés dubitatifs à l’égard d’un chiffre d’affaires en hausse (+ 8 % d’une année sur l’autre, à 1,126 milliard de dollars), mais d’un résultat net en forte baisse : 21 millions de dollars (soit 2 cents par action en normes comptables GAAP), contre 306 millions au 1er trimestre 2014.

En l’espace de trois mois, la trésorerie de Yahoo a fondu, passant de 2,667 milliards à 1,178 milliard de dollars. La multinationale a réalisé des investissements records en R&D (326 millions de dollars) et n’a pas encore achevé son plan de restructuration, lequel a induit des charges de 50 millions de dollars sur le trimestre.

Par ailleurs, en excluant les coûts reversés aux partenaires pour l’acquisition de trafic (TAC), le chiffre d’affaires est en baisse : 1,043 milliard de dollars, contre 1,087 milliard à la même période en 2014. Les analystes s’étaient accordés sur 1,06 milliard.

Il existe néanmoins des motifs de satisfaction pour Yahoo : à 532 millions de dollars, le CA généré par le search augmente de 20 % sur un an. Et surtout, il dépasse celui du display. Le partenariat signé avec Mozilla n’y est pas étranger : depuis le 1er décembre 2014, Yahoo a pris le relais de Google en tant que moteur de recherche par défaut pour les internautes américains utilisateurs de Firefox.

Cet accord vaut pour 5 ans reconductibles, aussi bien sur les plates-formes desktop que les terminaux mobiles. En début d’année, Yahoo disait déjà commencer à en ressentir les effets. Un partenariat crucial à l’heure où la part du groupe de Marissa Mayer dans la pub online recule : 2,52 % en 2014, contre 3,36 % en 2012, selon eMarketer.

Et le display ?

Toujours sur la recherche en ligne, Yahoo a également révisé son alliance avec Microsoft. La nouvelle mouture de cet accord à teneur publicitaire et technologique porte essentiellement sur les liens sponsorisés Bing dans les recherches effectuées via le portail Yahoo (voir notre article : « Pub et moteur : Yahoo et Microsoft révisent leur alliance »).

Sur le volet du display, Yahoo a signé des partenariats avec des marques comme Honda et des municipalités comme la Ville de Las Vegas. Mais quand bien même le nombre de publicités vendues augmente de 29 %, la baisse du prix moyen (- 17 %) plombe le chiffre d’affaires : 464 millions de dollars (+ 2 % sur un an)… et 381 millions hors TAC (- 7 %). A l’inverse, sur le search, le nombre de clics sur des liens sponsorisés augmente (+ 21 %), tout comme le prix moyen (+ 3 %).

Au niveau géographique, la région Amériques concentre toujours l’essentiel du CA : 984 millions de dollars, contre 160 millions en Asie-Pacifique et 81 millions en EMEA (Europe, Moyen-Orient, Afrique).

La mutation de Yahoo en société « mobile-first » se confirme, mais l’activité ne représente encore que 234 millions de dollars de chiffre d’affaires (+ 61 % entre 2014 et 2015), contre 873 millions pour les plates-formes desktop.

Les finances sont généreusement portées par la gestion des actifs Alibaba : Yahoo possède 15,4 % au capital du groupe Internet chinois. Il est désormais question d’héberger cette participation – valorisée à 40 milliards de dollars – dans une spin-off qui serait cotée en Bourse et enregistrée comme société d’investissement. Ce qui constituerait un levier d’optimisation fiscale permettant à Yahoo d’éviter de payer des taxes.

Crédit photo : Ken Wolter – Shutterstock.com

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