Résultats Yahoo : la restructuration n’est pas terminée

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Parallèlement à la présentation de ses résultats financiers pour 2015, Yahoo a fait le point sur les prochaines étapes de sa restructuration.

La masse salariale de Yahoo va fondre encore un peu plus ces prochaines semaines.

D’ici à la fin du 1er trimestre 2016, le groupe américain aura supprimé environ 1 500 postes.

C’est tout du moins la feuille de route communiquée par la dirigeante Marissa Mayer en marge des résultats financiers pour l’année 2015.

À l’issue de cette coupe sombre, les équipes de Yahoo ne compteraient plus que 9 000 employés, contre plus de 14 000 fin 2007. Il faut remonter plus de dix ans en arrière pour retrouver un niveau d’effectif aussi bas.

Cette démarche s’assortira de la fermeture de plusieurs bureaux, à Dubaï, Mexico, Buenos Aires, Milan et Madrid, avec un objectif : réduire les dépenses d’exploitation d’au moins 400 millions de dollars par an.

L’exploitation de certains produits prendra fin en conséquence. Par exemple, Yahoo Games et Smart TV, « qui n’ont pas atteint la croissance escomptée ».

Marissa Mayer compte limiter à 100 millions de dollars le manque à gagner associé à ce recentrage sur les services les plus performants.

Côté utilisateur, l’offre sera, sur les marchés les plus porteurs (Hong Kong, les États-Unis, le Canada…), simplifiée en trois plates-formes (Search, Mail, Tumblr) et quatre verticales (actualité, sport, finance, lifestyle).

L’offre à destination des annonceurs sera divisée en deux : d’un côté, Gemini pour le search et les native ads) ; de l’autre, BrightRoll pour le programmatique appliqué à la vidéo, au display et aux formats natifs.

L’accent sera mis sur la stratégie « Mavens » (« mobile, video, native and social ») dans l’optique de porter le chiffre d’affaires à 1,8 milliard de dollars cette année, contre 1,66 milliard en 2015.

En l’état actuel, c’est toujours le desktop qui concentre l’essentiel du CA publicitaire de Yahoo : 3,502 milliards de dollars en 2015 (hors déduction des commissions TAC versées aux partenaires au titre de l’acquisition de trafic), contre 1,048 milliard pour le mobile.

Cher Mozilla

La répartition est quasi égale entre le search et le display.

Sur le premier segment, le chiffre d’affaires augmente de 16 % sur un an, à 2,084 milliards de dollars. Il faut toutefois en déduire les TAC, qui s’élèvent à 465 millions de dollars, contre à peine 10 millions un an plus tôt. En cause, l’accord avec Mozilla autour de son navigateur Firefox.

Pour le display, le nombre d’impression diminue de 8 %, mais le CPC augmente de 6 %. Au final, TAC déduits, les revenus sont stables d’une année sur l’autre, à 1,664 milliard de dollars.

Au global, l’essentiel du CA publicitaire provient de la zone « Amériques » : 3,976 milliards de dollars, contre 343 millions en EMEA (Europe, Moyen-Orient, Afrique) et 647 millions en APAC (Asie-Pacifique), deux régions géographiques où l’activité a d’ailleurs ralenti entre 2014 et 2015.

Outre la multiplication par quatre des TAC (878 millions de dollars), Yahoo a comptabilisé, sur son exercice 2015, 104 millions de dollars de charges de restructuration. Pour ce qui est des investissements en R&D (1,177 milliard) et en commercial/marketing (1,08 milliard), ils restent stables.

Mais comment expliquer ces pertes nettes de 4,359 milliards de dollars, contrastant avec ces 7,552 milliards de bénéfice dégagés l’année précédente ?

Premièrement, Yahoo avait revendu, en 2014, une partie de ses actifs – chèrement valorisés – dans le groupe e-commerce chinois Alibaba.

Deuxièmement, la firme a retenu, cette année, une charge pour perte de valeur de l’écart d’acquisition. Concrètement, Yahoo considère, au regard de plusieurs indicateurs dont les résultats projetés, que la valeur comptable de ses activités en Europe et en Amérique (additionnées de la plate-forme de blogs Tumblr) dépasse leur juste valeur.

Crédit photo : Anton_Ivanov – Shutterstock.com

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