Rushmore Drive : le premier moteur de recherche ethnique

Mobilité

IAC lance un moteur de recherche qui cible la population noire aux Etats-Unis.

Distinguer les gens selon leur appartenance ethnique a cours depuis longtemps aux Etats-Unis. En ligne aussi, il existe des sites de rencontre s’adressant spécifiquement à une audience noire, juive, hispanique ou blanche. Maintenant, les moteurs de recherche s’y mettent. Le conglomérat américain d’entreprises sur Internet IAC/InteractiveCorp vient de lancer Rushmore Drive, un moteur de recherche qui cible des internautes noirs.

Comment ça marche ? Le moteur de recherche base la légitimité de son concept sur une enquête au sein des communautés noires. Afin de voir si l’ethnicité jouait sur le choix des résultats, l’étude a analysé le comportement de cette audience face à quelque 3 000 termes les plus couramment recherchés sur Internet et adapte ses réponses en fonction des résultats de l’étude. Ainsi, les résultats de recherches dans l’actualité privilégieront les médias et blogs « blacks » parmi les sources d’informations. Le moteur est cependant ouvert à tous les internautes, quelle que soit son origine ethnique ou sa nationalité.

Concurrencer Google

L’ambition du groupe américain est de faire de la concurrence à Google, moteur de recherche n°1 mondial. Les internautes n’ont pas les mêmes besoins ni les mêmes attentes lorsqu’ils recherchent quelque chose sur le Web. Réduire cette marge d’incertitude en personnalisant l’offre est ce que propose ce nouveau moteur de recherche. « Il faut attaquer Google là où ses résultats de recherche ne sont pas les plus pertinents », estime Michael Goodman, analyste au sein d’une entreprise de consulting.

Cependant, savoir si un tel moteur de recherche peut réussir est loin d’être évident. Qu’est ce qui empêche les gens de chercher « soins de beauté black » sur n’importe quel moteur de recherche général type Google? Cette question n’est pas abordée par le directeur de Rushmore Drive, Johnny Taylor.

Mais ce dernier sait déjà que son concept va faire des émules. Des projets de sites pour latinos et autres minorités ethniques sont déjà à l’étude. Selon l’agence de sondage Nielsen, plus de 12 millions de personnes issues de la communauté « afro-américaine » est en ligne. Un chiffre potentiellement plus important encore pour la population hispanophone qui constitue aujourd’hui la minorité ethnique la plus importante du pays.