Sage ne craint pas la concurrence de Microsoft et SAP

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Sage estime que l’arrivée de Microsoft et de SAP sur le marché des logiciels à destination des PME/PMI n’est pas une menace pour ses activités. L’éditeur estime que seul son ERP CS/3 serait concurrencé par Navision.

L’arrivée de Microsoft sur le marché des logiciels de gestion et de comptabilité via les rachats de Navision et de Great Plains Software – et dans une moindre mesure l’arrivée de SAP sur le marché des PME/PMI – pourrait à terme changer la donne sur ce marché. Pour autant, l’éditeur Sage se veut serein. Pascal Houillon, directeur général des activités de Sage en France, estime que ces nouveaux acteurs ne représentent pas directement une menace pour les activités de l’éditeur britannique. « Des acteurs comme Cegid ou encore CCMX sont aujourd’hui bien plus nos concurrents que SAP ou même Microsoft », explique-t-il. Alors que Navision est aujourd’hui positionné sur le marché des petites entreprises, Pascal Houillon reste persuadé que l’éditeur glissera, sous l’influence de Microsoft, vers le haut du mid-market, autrement dit vers des sociétés ayant 1 000 à 2 000 employés. De ce fait, les solutions de Navision n’entreraient pas en concurrence directe avec Sage. A l’exception de son ERP CS/3, qui représente moins de 1 % du chiffre d’affaires de Sage.

Et quand bien même les solutions de Navision viseraient le même marché que Sage, ce dernier tente d’expliquer que le secteur souhaite aujourd’hui des solutions morcelées et non tout-en-un comme le propose Navision. « La PME s’oriente de plus en plus vers des solutions de type Best of Breed« , rappelle Pascal Houillon. Le Best of Breed permet aux entreprises d’utiliser les logiciels les plus adaptés à leurs besoins ou à leur métier. Elles rejetteraient donc des solutions globales. IDC estime que la situation économique tendue à eu pour conséquence de réduire la taille des projets informatiques et incite les entreprises à opter pour des projets rapides à installer. SAP suit toutefois cette dynamique en abandonnant les projets tout-en-un (voir édition du 30 avril 2001).

Un discours rassurant

On peut se demander dès lors pourquoi Microsoft a racheté Navision et non un acteur déjà positionné sur le mid-market. Pascal Houillon estime que Microsoft n’avait pas le choix et que seul Navision lui permettait d’avoir une réalité européenne.

Le discours rassurant de Sage ne fait néanmoins pas oublier qu’en avril dernier, le groupe avait saisi la Commission de la concurrence danoise afin de s’opposer au rachat de Navision par Microsoft (voir édition du 31 mai 2002). La plainte n’avait alors pas été retenue.

Quant à la concurrence de SAP sur le marché des PME/PMI, à la suite notamment de son rachat de Top Manage et de l’alliance avec HP pour la vente indirecte, Pascal Houillon estime que c’est du domaine de « l’effet de manche » et que rien de concret n’est encore annoncé. Début octobre, SAP avait en effet passé un accord avec HP. Ce dernier devrait vendre la suite d’applications de gestion PME-PMI de l’allemand via son réseau de distributeurs à partir du premier semestre 2003. Le pragmatisme de Sage pourrait pourtant cacher la peur d’une guerre entre distributeurs.

2003, une période difficile

Sage, qui a annoncé une croissance de 28 % de son chiffre d’affaires sur les six premiers mois de l’année 2002, annonce être en ligne avec les attentes du marché sur les derniers mois. Pascal Houillon estime que l’année à venir sera encore une période difficile. Selon lui, aucun effort particulier ne sera porté sur tel ou tel secteur. « Nous porterons nos efforts sur l’ensemble de nos produits », a-t-il précisé.

Reste que Sage pourrait renforcer son positionnement sur certains secteurs. En juin dernier, l’éditeur rachetait en effet Dynalog. Ce dernier est une société spécialisée sur le marché des PME du bâtiment et développe une gamme de logiciels spécifiques sur PC et PDA. Il y a un an, Sage se renforçait sur le métier d’expert-comptable en rachetant Coala (voir édition du 25 octobre 2001). Quant à élargir son domaine de compétence, comme par exemple faire de l’intégration à l’image d’un Cegid, Pascal Houillon juge que la question n’est pas à l’ordre du jour.