Saint Valentin : attention aux rencontres infectieuses

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Si le nombre de sites de rencontres infectieux est aujourd’hui dérisoire,
McAfee n’en recommande pas moins la plus grande prudence. Certains vers et virus
se propagent déjà.

« Durant la Saint Valentin, attention au virus de l’amour ». Le virus qui inquiète McAfee n’est pas celui du Sida (pourtant bien plus dangereux pour la santé humaine) mais bien l’éventuel agent informatique qui va profiter de la fête des amoureux pour tenter d’infecter les ordinateurs des Valentins et Valentines trop distraits à la lecture de leur messages électroniques.

Car, si le 14 février est une journée particulièrement marquée par les opérations commerciales (à travers l’offre de présents et de roses rouges), la tradition tourne avant tout autour de l’échange de billets doux. Mots doux qui s’envoient aujourd’hui par Internet sous forme de cartes électroniques. C’est moins glamour qu’une lettre parfumée mais tellement plus simple et pratique que l’ont aurait tort de s’en passer. C’est en tout cas entré dans les usages au même titre que les cartes virtuelles du nouvel an.

« Mais le ?rêve? a un prix », prévient l’éditeur de solutions de sécurité, « si des millions de gens à travers le monde envoient désormais des cartes de voeux électroniques, les hackers ne sont jamais très loin. » Selon la division McAfee SiteAdvisor, les requêtes dans les moteurs de type « cartes gratuites »,  » saint valentin », « coeurs » ou encore « musique romantique » génèrent des résultats qui contiennent des liens vers des sites douteux. Soit à travers des services de cartes virtuelles elles-mêmes porteuses de virus, soit en provoquant le téléchargement de programmes insidieux ou encore en capturant des informations personnelles.

Les sites de rencontre infectieux en baisse

Fondé en avril 2005 et racheté un an après par McAfee, SiteAdvisor est un service de détection des sites douteux. Il s’installe comme un plugin (IE) ou une extension (Firefox) sur les navigateurs et affiche des icônes d’alertes à côtés des liens proposés dans les résultats des moteurs de recherche.

Nous avons testé SiteAdvisor. A la requête « saint-valentin » (sans les guillemets), sur les cents premières réponses, le service n’a repéré que deux liens douteux (alerte jaune qui préconise la prudence) vers un seul et même site. La même requête avec les guillemets génère une alerte rouge… sur un service de comparateur de prix. Les requêtes sur « coeurs », « cartes gratuites » et « musique romantique » n’ont pas généré beaucoup plus d’alertes. Du moins dans leur version française.

Il semblerait donc que McAfee force un peu le trait et profite à son tour de la Saint Valentin pour « vendre » son service SiteAdvisor (par ailleurs gratuit). D’ailleurs, selon Internet Security System, une filiale d’IBM proposant des solutions de protection contre les menaces Internet, « moins d’un site sur trois cents est classé dans la liste noire des sites propageant des virus, des logiciels espions ou à contenu illégal ». Les sites de rencontres n’échappent pas à cette tendance et leur propagation est en légère diminution avec 16,4 % de croissance en 2006 contre 17 % en 2005. Et les Etats-Unis restent le principal pays éditeurs de sites de rencontres avec 58 % du marché. La France arrive en 10e position (0,9 %).

Peacom, Nurech.A… les bestioles débarquent

Mais en la matière, mieux vaut prévenir que guérir. Et les virus déguisés en Cupidon ont déjà fait leur apparition. Comme la nouvelle variante du cheval de Troie Peacomm qui se présente sous la forme d’un courriel vide avec un fichier « .exe » en pièce jointe avec pour objet « For My Valentine » ou encore « A Valentine Love Song ». Cet agent infectieux vise les différentes plates-formes Windows, à l’exception de Vista. Plus tôt dans le mois, l’éditeur Panda avait déjà alerté sur la propagation inquiétante du vers Nurech.A. Si des alertes sont à signaler, on est encore loin du raz de marée alarmiste.

En résumé, si vous souhaitez envoyer des mots doux électroniques, faites le à partir de sites de confiance. Et n’ouvrez pas tous les billets aux allures romantiques que vous recevez et qui ne seraient pas un tant soi peu personnalisés, même si vous connaissez l’expéditeur du message qui a peut-être lui-même été infecté. Il serait regrettable qu’une sale bestiole informatique vous gâche votre soirée en amoureux.