Salesforce ne s’intéresse vraiment plus à Twitter

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Marc Benioff, patron de Salesforce, a confirmé qu’une acquisition de Twitter n’était plus dans les plans du groupe.

Salesforce qui monte ; Twitter qui plonge : l’effet en Bourse a été immédiat ce vendredi après que le premier eut déclaré qu’il ne s’intéressait plus au second.

Le groupe de Marc Benioff, présenté comme le leader mondial des logiciels CRM, avait la faveur des pronostics pour mettre la main sur la société Internet dirigée par Jack Dorsey.

Le Financial Times a mis fin au suspense en publiant un entretien avec le CEO et cofondateur de Salesforce. L’intéressé confirme avoir « laissé tomber l’affaire » pour « pas mal de raisons » sur lesquelles il ne se prononce pas plus en détail, se contentant d’évoquer les réflexions menées sur « le prix » ou sur « la culture d’entreprise ».

En fin de séance vendredi sur le NYSE, Twitter cotait à 16,88 dollars, en recul de 5,12 % sur la journée* ; tandis que Salesforce dépassait, sur le Nasdaq, les 74 dollars, en hausse de 5,15 %.

Les investisseurs se seraient-ils décrispés ? L’idée d’une acquisition ne faisait pas l’unanimité parmi eux, à tel point que le cours boursier de Salesforce avait récemment atteint son plus bas niveau sur six mois. Certains avaient ouvertement réclamé que le groupe se concentre sur son cœur d’activité, jugé fragile au regard des objectifs non atteints sur le dernier trimestre.

Le ton a progressivement changé ces dernières semaines chez Marc Benioff. Après avoir d’abord qualifié Twitter de « diamant brut » avec un potentiel inexploité dans la publicité, le e-commerce et plus globalement l’exploitation des données, le dirigeant avait confié à CNBC, dans le cadre de la conférence Dreamforce : « Si vous analysez ma carrière chez Salesforce, vous vous apercevrez que j’ai lorgné beaucoup de choses et que j’en ai laissé tomber la plupart ».

Quel destin pour Twitter ? Google et Disney ont un temps été évoqués comme des prétendants à un rachat, mais aux dernières nouvelles, aucun d’entre eux ne déposerait d’offre. Il a été question d’Apple, mais en l’état, une enchère serait peu probable.

La société de Jack Dorsey a perdu plus de 2 milliards de dollars entre 2011 et 2015, selon son dernier rapport annuel. Elle est surtout, comme l’illustrent des témoignages que Wired a recueillis essentiellement auprès d’anciens employés, en proie à un mal-être, voire à une crise d’identité, se disant aujourd’hui « apporteur d’actualité », alors qu’elle se présentait à l’origine comme un réseau social.

* Twitter a perdu plus de 37 % en Bourse depuis le retour aux affaires de Jack Dorsey, il y a environ un an.

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