Samsung ajourne sa réorganisation dans un « contexte difficile »

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La restructuration de Samsung attendra, malgré la pression des actionnaires. Le conglomérat estime que le contexte actuel n’est pas favorable à l’opération.

Samsung a annoncé la couleur vendredi dans le cadre de son assemblée générale annuelle : la réorganisation souhaitée par certains actionnaires n’est pas pour tout de suite.

Le fonds activiste Elliott Management avait ouvert le débat en octobre dernier, appelant à une restructuration en deux entités, assortie du versement d’un dividende exceptionnel de 30 trillions de wons (28,4 milliards d’euros).

Samsung, qui avait rapidement confirmé étudier la question, préfère désormais attendre de meilleurs jours. Dans le contexte actuel, l’opération aurait « des effets négatifs », selon Reuters, qui cite un représentant d’Alpha Asset Management.

Le cours de l’action Samsung C&T a chuté en conséquence : – 7 % dans les échanges d’après-Bourse pour la holding de facto du groupe, dont les investisseurs estiment qu’elle serait mieux valorisée en étant fusionnée avec la branche Samsung Electronics – ce qui permettrait aussi d’améliorer la gestion de la trésorerie.

Passer le témoin

En toile de fond, la volonté de la famille fondatrice de renforcer son contrôle sur le conglomérat avant la passation de pouvoir qui se prépare entre Lee Kun-hee et Lee Jae-yong.

Le premier, âgé de 75 ans, est hospitalisé depuis mai 2014 après un accident cardiaque. Il est le père du second, 48 ans, vice-président de Samsung Electronics et considéré comme l’héritier naturel de l’empire Samsung… mais aujourd’hui sous la menace d’une lourde condamnation.

Lee Jae-yong a en l’occurrence été inculpé dans le cadre d’une affaire de trafic d’influence qui implique les hautes sphères politiques du pays.

Accusé de corruption, détournement et transformation de fonds, dissimulation de preuves et parjure, il aurait promis l’équivalent de 35 millions d’euros à une entreprise et à des fondations créées par Choi Soon-sil, amie et confidente de l’ex-présidente sud-coréenne Park Geun-hye (destituée en décembre par le Parlement).

Ces dessous-de-table auraient été orchestrés par le Corporate Strategy Office. Tour de contrôle de la maison Samsung, ce comité pourrait, dans le cadre de la réorganisation du conglomérat, être dissolu au même titre que la division chargée des relations avec les pouvoirs publics. Des cabinets de juristes seraient sollicités pour mener « indirectement » les actions de lobbying.

Crédit photo (centre R&D Samsung à San José) : Samsung

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