Samsung – Fiat Chrysler : grosse affaire dans l’automobile ?

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Samsung envisagerait d’acquérir tout ou partie des activités de Magneti Marelli, filiale de Fiat Chrysler spécialisée dans les composants automobiles.

Le titre Fiat Chrysler Automobiles a connu une telle envolée ce mercredi à la Bourse de Milan que son cours a temporairement été suspendu pour « excès de volatilité ».

En fermeture de séance, l’action cotait à 5,90 euros, en hausse de 7,47 % sur la journée – un record sur l’indice Euro Stoxx 600. Il faut remonter à l’automne 2014 pour trouver trace d’une progression aussi fulgurante.

Cet emballement est né d’une information communiquée par l’agence Bloomberg : le groupe italien serait en négociations avancées avec Samsung pour lui céder tout ou partie de sa filiale Magneti Marelli, spécialisée dans les composants automobiles.

Le conglomérat sud-coréen serait plus particulièrement intéressé par l’expertise dont la société quasi centenaire dispose dans l’éclairage, la télématique et les systèmes de divertissement embarqués. Il pourrait mettre plus de 3 milliards de dollars sur la table et ainsi réaliser sa plus grosse acquisition hors de son marché national.

Liens historiques

Cette opération s’inscrirait dans la droite ligne d’une réorganisation amorcée avant un passage de témoin au sein de la famille fondatrice*.

Hospitalisé en mai 2014 pour des problèmes cardiaques, Lee Kun-hee, 74 ans, ne s’implique plus depuis lors dans les décisions stratégiques. Son fils Lee Jae-yong, âgé de 48 ans et pressenti pour lui succéder, est membre du conseil d’administration d’Exor S.p.A… actionnaire principal de Fiat Chrysler.

Des liens s’étaient déjà établis il y a quelques années entre Samsung et Magneti Marelli. En l’occurrence, sur des solutions d’affichage destinées aux tableaux de bord de certains véhicules.

Pour Fiat Chrysler, cette cession concourt à l’objectif fixé par le CEO Sergio Marchionne : éliminer, d’ici à la fin de son mandat en 2019, une dette de 5 milliards d’euros qui a, entre autres, compromis une tentative de fusion avec General Motors.

Le dirigeant avait reconnu, en avril dernier à l’occasion de l’annonce des résultats trimestriels du groupe, que la séparation vis-à-vis de Magneti Marelli était « inéluctable ».

En voiture Samsung

Pour les analystes de l’ICBPI (Instituto Centrale delle Banche Popolari), mentionnés par l’AFP, le timing est idéal : Magnet Marelli, présent dans 19 pays avec 40 500 employés, ne constitue pas un actif « stratégique » pour sa maison mère et son chiffre d’affaires est en hausse – à 7,3 milliards d’euros en 2015 – tout comme ses marges.

Reste un point d’interrogation sur l’intérêt que manifeste Samsung à l’égard des activités « annexes » de l’entreprise, qui développe aussi des injecteurs, des systèmes de transmission, des suspensions, des pots d’échappement ou encore des pièces pour les compétitions sportives (F1, MotoGP, WRC).

On peut s’attendre, si le deal aboutit, à des synergies avec la division automobile créée fin 2015 au sein de la branche Samsung Electronics.

En coordination d’autres entités du groupe comme Samsung SDI (batteries) et Samsung SDS (technologies de l’information), cette division travaille essentiellement sur le divertissement embarqué, la navigation satellitaire et les équipements de la voiture autonome.

* Pour simplifier sa structure face à la pression du gouvernement sud-coréen, Samsung a scindé certaines entités, en a introduit d’autres en Bourse et a procédé à des fusions.

Crédit photo : Yauhen_d – Shutterstock.com

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