SAP licencie pour s’adapter au ralentissement économique

Mobilité

Pour la première fois de son histoire, l’éditeur allemand SAP procède à des licenciements. Si les quelque 300 suppressions de postes concernent les Etats-Unis, les divisions européennes de l’éditeur sont invitées à réaliser des économies.

Après avoir annoncé une baisse de 11 % de son bénéfice net au troisième trimestre 2001 (voir édition du 18 octobre 2001), SAP subit lui aussi le contrecoup du ralentissement économique, notamment aux Etats-Unis. L’éditeur allemand – qui se targuait d’échapper à la crise à la différence de ses concurrents, très implantés sur le territoire américain – annonce à son tour une vague de licenciements. Selon les chiffres avancés par le Financial Times et confirmés par l’éditeur, 300 postes seraient concernés par cette mesure économique.

Cette décision s’accompagnerait en outre d’une restructuration de ses activités aux Etats-Unis afin de répondre efficacement au ralentissement de l’activité des secteurs sur lesquels il est présent, notamment dans les télécommunications et les services financiers. Les 21 divisions qui composent actuellement SAP USA pourraient être ramenées à 12. Il s’agit pour l’éditeur de se concentrer sur trois grandes activités : la gestion de la relation client (CRM), la gestion de la chaîne d’approvisionnement (SCM) et enfin les progiciels de gestion intégrés (ERP).

Consignes d’austérité

Par ailleurs, si le reste du monde est moins touché, il n’est pourtant pas à l’abri. Le Financial Times précise que le directeur financier du groupe, Werner Brandt, a envoyé aux cadres dirigeants des consignes en vue de « réduire autant que faire se peut [les] dépenses au quatrième trimestre. Ceci nécessite que chaque pays et chaque division prenne des mesures pour réduire les dépenses variables de 50 % au quatrième trimestre et retarde tout recrutement, y compris les remplacements ».

Alors que SAP misait sur une croissance de 20 % de son chiffre d’affaires, il estime aujourd’hui préférable de n’envisager qu’une hausse de 15 %, notamment après les attentats du 11 septembre. Néanmoins, Leo Apotheker, responsable pour SAP des régions Europe, Moyen-Orient et Afrique, constate aujourd’hui une reprise des commandes. « L’an prochain, les investissements devraient être en ligne avec ceux de 2001 », précise-t-il. Et de rester confiant sur le marché européen qui n’a pas connu de perte de confiance comme aux Etats-Unis. Globalement, l’année semble plutôt positive en Europe, notamment grâce à une forte croissance sur les neuf premiers mois.