SAP prend le parti d’Oracle contre le DoJ

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Oracle, qui conteste la décision du DoJ d’interdire son OPA sur Peoplesoft, reçoit un appui inattendu de son concurrent SAP.

En butte à l’opposition du ministère américain de la Justice (DoJ), le projet d’OPA hostile d’Oracle sur Peoplesoft a reçu un soutien de poids, celui de son plus principal concurrent dans le secteur des progiciels de gestion intégrés (PGI), l’allemand SAP. Un des dirigeants de SAP, Shai Agassi, a en effet pris fait et cause pour Oracle, déclarant que l’analyse du marché qui a conduit le DoJ à déposer une plainte antitrust est erronée. Selon le DoJ, l’OPA, si elle réussissait, réduirait à deux – à savoir SAP et Oracle – le nombre des éditeurs d’applications destinées aux grandes entreprises et dont le but est de rationaliser la gestion de la comptabilité et des ressources humaines ; or cette situation de duopole serait préjudiciable pour les clients (voir édition du 27 février 2004). Shai Agassi conteste la pertinence de la distinction faite par le DoJ entre applications destinées aux grandes entreprises et celles destinées aux PME-PMI, rappelant que SAP, tout aussi bien qu’Oracle ou Peoplesoft, s’attaque désormais au marché des PME-PMI sur lequel il compte parmi ses concurrents Microsoft et que, réciproquement, Microsoft, d’emblée positionné sur le midmarket, a également des ambitions du côté des grands comptes. D’où la prise de position de Shai Agassi en faveur de la fusion. Ce faisant, le dirigeant se place-t-il sur le terrain du droit ou formule-t-il un voeu ? En effet, SAP peut avoir intérêt à ce que la fusion se fasse, prévoyant qu’elle sera longue et difficile et qu’elle générera beaucoup de mécontentement chez les clients de Peoplesoft, lesquels seront alors enclins à migrer vers les solutions de l’éditeur allemand.