Scan & Target cherche à comprendre les messages les plus mal écrits

Entreprise

L’éditeur français d’une solution de data mining lève 1,5 million d’euros pour développer la R&D et ouvrir un bureau aux Etats-Unis.

L’éditeur français Scan & Target a levé 1,5 million d’euros pour développer son activité de « data mining » à l’international, en particulier aux États-Unis.

Le round de financement a été dirigé par le fonds Truffle Capital (*) et son nouveau véhicule d’investissement spécialisé dans le Web (« la Holding Incubatrice Internet« ).

Les deux entités investissent 1 million d’euros, le reste provenant de Crédit Agricole Private Equity et de Scientipôle Capital, actionnaires historiques.

Cette nouvelle levée de fond vient compléter le million d’euros déjà levé par la start-up depuis sa création début 2008.

Elle permettra à l’éditeur d’ouvrir un bureau aux États-Unis et de poursuivre ses efforts de R&D.

Selon le P-DG et co-fondateur Bastien Hinnen, Scan & Target « a développé une technologie permettant d’analyser en temps réel toutes les conversations texte générées sur le Web et avec un téléphone. »

Ses produits seraient notamment utilisés pour la modération des contenus, l’identification des plaintes, des intensions d’achat, pour le ciblage publicitaire ou déterminer la segmentation d’audience.

Tout ce qu’il faut pour « aider aux décisions stratégiques« , souligne le P-DG.

Il donne comme exemple une entreprise de restauration qui analyse les réactions de ses fans sur Facebook : « si x% de ses utilisateurs sont sensibles à la variable prix, elle pourra décider ou non de faire un ‘happy hour’ pour avoir plus de retour. »

Quelle est la particularité de cette solution de data mining ?

« On arrive à travailler sur des contenus très mal écrits, comme le chat ou les SMS. »

De quoi mieux comprendre ces digital natives (« la génération Internet ») qui ne prennent pas toujours la peine de rédiger leurs messages en français académique.

C’est ce qui différencierait Scan & Target de ses concurrents américains Lexalytics et Basis Technology, « qui viennent du monde du document« , considère Bastien Hinnen.

Et pour apaiser les craintes éventuelles des internautes, le P-DG nous précise qu’aucune donnée privée n’est conservée par le logiciel. « On ne personnalise jamais l’analyse en fonction de l’usager. »

Les solutions de Scan & Target sont distribuées en mode SaaS, parfois en marque blanche à ses partenaires américains, et coûtent entre 200 euros et « quelques milliers d’euros par mois« .

Le prix varie en fonction de la complexité de l’analyse, de la volumétrie et du nombre de langues.

Ses logiciels sont disponibles en français, anglais et arabe. Avant la fin de l’année, elles seront proposées en espagnol, portugais et turque.

Parmi ses clients, l’entreprise compte Pixmania, le PMU, La Française des Jeux, Prisma Presse (propriétaire de Gala, Voici et VSD), les casinos Barrière ou l’équipe de basket-ball des San Antonio Spurs.

L’entreprise a été créé en 2008 par David tilloy (directeur technique), Ian Strunck (directeur des opérations) et Bastien Hinnen (P-DG).

Elle emploie 5 salariés et compte réaliser « plusieurs centaines de milliers d’euros de chiffre d’affaires cette année, et quelques millions l’an prochain. »

2012 est également l’année où elle espère devenir rentable.

(*) Note : Truffle Capital est également un investisseur dans le groupe NetMediaEurope, propriétaire d’ITespresso.fr.

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