Sciences en ligne : le CNRS veut vulgariser les « archives » ouvertes

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Le Centre national de la recherche scientifique crée un comité de pilotage pour promouvoir son portail libre HAL.

Le Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) vient de créer un comité de pilotage pour promouvoir son système d’archives ouvertes, baptisé HAL (pour Hyper Articles en Ligne).

Créée en 2000 par l’entité CCSD (Centre pour la Communication Scientifique Directe) du CNRS en partenariat avec les précurseurs américains d’ArXiv, cette base de données ouverte héberge aujourdhui près de 20 000 publications scientifiques, c’est à dire des articles émanant de chercheurs de toutes disciplines.

Chaque chercheur peut y déposer ses productions enrichies de données descriptives (date, auteur et son ou ses laboratoires, résumé, mots-clés?). Leur publication reste sujette à une vérification de leur qualité de la part d’un éditeur qui les examine en quelques minutes pour voir si quelques principes de bases sont respectés dans le texte. Cet examen n’a rien à voir avec celui d’un comité de lecture d’une revue spécialisée, il est bien plus élémentaire et rapide. Depuis novembre 2005, des thèses sont également disponibles en ligne sur le serveur TEL (Thèses En Ligne).

Présidé par le chercheur Franck Laloë, le comité de pilotage des archives ouvertes réunit le président du CNRS, son vice-président et des directeurs de départements scientifiques de cette institution, ainsi que des personnalités du monde des sciences choisies pour leurs compétences dans le domaine des archives ouvertes.

Ce comité a notamment pour mission de « mettre en place la communication nécessaire auprès des communications scientifiques et des réseaux professionnels pour répandre la pratique des archives ouvertes » . Il ambitionne également « de favoriser les relations avec les autres établissements français dans le domaine des archives ouvertes » et « de promouvoir au niveau international des outils de communication scientifique directe » , précise le CNRS dans sa décision.

L’union fait la force

En 2003, l’Inria (Institut National de Recherche en Informatique et en Automatique) a été le premier établissement français à donner officiellement à tous ses laboratoires et chercheurs des instructions en faveur de ce système « open archives ». Cet institut avait déjà pris des dispositions il y a une dizaine d’années pour numériser tout le flux d’information entrant destiné aux chercheurs.

Son adhésion à HAL est motivée par la volonté de « regrouper l’information, de la rendre plus visible et den assurer une meilleure pérennité », explique Jean-Pierre Verjus, son directeur de l’information scientifique et de la communication. L’Inserm (Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale) l’a suivi peu après.

Depuis septembre 2005, l’Inria et l’Inserm ont été rejoints par l’Inra et la Conférence des présidents d’université. Ces organismes se sont entendus sur un protocole d’accord pour déployer, à terme avec le CNRS, un portail commun de publications scientifiques basé sur la plate-forme HAL. « Il y a deux démarches pour rejoindre HAL: adopter la plate-forme en frontal, cest ce que nous avons fait, ou assurer la compatibilité de son propre système avec HAL », indique Nicole Pinahas, directrice adjointe chargée de l’information scientifique à l’Inserm.

Pourquoi cet engouement? « Le principe de la recherche dans le monde entier, c’est la libre circulation des idées », s’exclame Franck Laloë. Il ajoute qu’il espère que ce système pourra être « européanisé » lorsqu’il aura pris suffisamment d’importance.

Une branche du CNRS a noué un partenariat avec Google
L’Institut de l’Information Scientifique et Technique (Inist), une unité de services du CNRS, s’associe à Google pour référencer les contenus de ses portails scientifiques sur le service Google Scholar, un outil destiné aux chercheurs (voir édition du 18 novembre 2004). « Cest une approche très complémentaires de celle de HAL », explique Eric Goettmann, chargé de communication à l’Inist. « Il ne s’agit pas d’y publier les articles des chercheurs mais d’ouvrir l’accès à nos revues et bases de données via ce service qui est de plus en plus utilisé « , ajoute-t-il. Destiné aux chercheurs en sciences du vivant, BiblioVie, son premier portail « compatible », propose déjà un accès via Google Scholar aux revues auxquelles l’institut s’est abonné. D’autres disciplines devraient être couvertes prochainement. En s’identifiant, les utilisateurs autorisés ont désormais accès, à partir dune recherche effectuée sur Google Scholar, à un lien INIST vers le texte intégral des articles disponibles sur ses différents portails.