SCO réclame 5 milliards de dollars à IBM

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En guerre contre Linux, SCO a amendé sa plainte déposée au mois de mars contre IBM, son principal bouc émissaire. Désormais, l’éditeur met l’accent sur la violation de ses copyrights plutôt que sur le vol de secrets de fabrication.

L’éditeur SCO Group a modifié de façon substantielle les accusations portées contre IBM, à propos du prétendu pillage par ce dernier de ses technologies au profit de Linux. D’un côté, il en a étendu la portée et, en conséquence, a revu à la hausse les dommages et intérêts réclamés, lesquels atteignent désormais 5 milliards de dollars, contre 3 milliards précédemment. SCO a en effet renforcé les accusations de non-respect des règles du copyright, IBM ayant continué de commercialiser AIX – son Unix propriétaire qui repose sur le noyau Unix Systems V de SCO – ainsi que Linux après que SCO a mis fin au contrat de licence sur Unix Systems V. Mais d’un autre côté, l’éditeur a abandonné de précédentes allégations selon lesquelles IBM aurait exploité de façon illégale des secrets de fabrication appartenant à SCO ? en clair, IBM aurait copié du code source d’Unix Systems V dans Linux – dans le cadre de sa contribution au développement du noyau du système d’exploitation libre. Ce que reproche désormais SCO à IBM c’est de n’avoir pas respecté le contrat de licence d’utilisation du noyau Unix de SCO en se livrant au profit de Linux à des développements qui s’inspirent du noyau Unix System V, selon la notion de derivative works du droit américain. Du côté d’IBM et plus généralement des défenseurs de l’Open source, les amendements apportés par SCO sont interprétés comme révélateurs de la faiblesse de sa position. Il est vrai que, jusqu’à ce jour, SCO n’a jamais été en mesure de produire des preuves tangibles des prétendues malfaçons commises par IBM (voir édition du 15 janvier 2004).