Seconde vie numérique pour les appareils photo

Mobilité

Un industriel américain prépare le lancement de l’EFS-1, un film électronique qui transforme les appareils 24×36 en boitiers numériques.

Les utilisateurs d’appareils photo numériques n’ont guère de choix en matière d’accessoires. La plupart des modèles disposent des fonctions d’un appareil compact classique, sans pouvoir par exemple changer d’objectif ou de flash, ni ajouter de filtres. On parle depuis plusieurs années de films électroniques qui s’insèrent dans les boitiers 24×36 comme une simple pellicule. Le premier système devrait être lancé avant la fin de l’année.Pour l’occasion, le fabricant a changé de nom. Imagetek, filiale du spécialiste des capteurs d’images Irvine Sensors, a opté pour un nom plus explicite. C’est donc Silicon Film qui lancera l’EFS-1, un film électronique de 1,3 millions de pixels capable de stocker 24 images avec une profondeur de couleur de 36 bits. Sa sensibilité équivaut à celle d’un film de 100 ISO. L’EFS-1 s’insère à la place de la pellicule dans 5 modèles d’appareils, les Canon EOS1N, EOSA2/5, ainsi que les Nikon F3, F5 et F90/N90.L’EFS-1 utilise une mémoire flash pour mémoriser les informations. La batterie et la mémoire sont rangées dans le volume d’un film 35 mm ordinaire. Le constructeur annonce une autonomie électrique de 240 vues. Une fois « exposé », le film se range dans son boîtier de protection, doté de connecteurs USB et PC-Card, qui permet le transfert des images vers les PC et les Macintosh. Silicon Film commercialisera également une eBox, un dispositif capable de transférer les images sur des cartes mémoires CompactFlash. L’ensemble sera vendu en ligne, pour un prix voisin de 800$ (environ 5000 francs).Le principe du film électronique n’offre pas que des avantages par rapport aux appareils numériques. Ainsi, il ne permet pas de visualiser les images depuis l’appareil. De plus, la finesse de l’espace compris entre le rideau et le dos de l’appareil, conçu pour l’épaisseur d’une pellicule, en fait un objet très fin, et donc particulièrement fragile. Son utilisation réclame plus de manipulations: pour réutiliser le film rapidement sans ordinateur, il faut sortir l’EFS de l’appareil, le placer dans l’eBox pour le vider dans une carte mémoire, puis le remettre dans le boîtier. Les appareils de photo numériques intègrent, eux, directement un lecteur de cartes mémoires.Le prix, élevé pour un capteur de 1,3 millions de pixel, ne devrait pas empêcher les photographes professionnels et les amateurs avertis de s’intéresser à l’EFS. Ces « prosumers », comme les appelle Silicon Film, y verront surtout un moyen de travailler avec films et capteurs numériques, en profitant des nombreuses fonctions et accessoires qu’offrent leurs 24×36.Pour en savoir plus: Silicon Film