Sécurité IT : qui veut les « dossiers Donald Trump » du Parti démocrate ?

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Aux États-Unis, le Comité national démocrate a subi deux attaques informatiques, dont l’une a exposé des recherches effectuées sur Donald Trump.

Une affaire de piratage informatique émaille la campagne présidentielle aux États-Unis.

Le Comité national démocrate a été victime de deux attaques qui ont exposé les conversations électroniques de ses collaborateurs (e-mails, messagerie instantanée)… et des travaux de recherche sur Donald Trump, probable adversaire d’Hillary Clinton pour l’investiture à la Maison Blanche.

L’organisme politique chargé de diriger le Parti démocrate s’est alarmé fin avril, lorsque son équipe IT a découvert une activité inhabituelle sur le réseau.

Deux groupes de pirates ont ont été identifiés, chacun affilié au gouvernement russe, mais sans relation l’un à l’autre.

D’après la firme américaine CrowdStrike, sollicitée dans ce dossier, ils ont déjà sévi en Europe, en Amérique du Nord et en Asie contre des entreprises high-tech, des sous-traitants du secteur de la défense, des fournisseurs d’énergie ou encore des universités.

Le surnom « Cozy Bear » a été attribué au premier de ces groupes, qui se serait frayé un chemin dans le système informatique du Comité national démocrate à l’été 2015. En usant de diverses techniques pour masquer leur présence sur le réseau, ses membres ont pu commettre leur forfait dans l’ombre pendant près d’un an, surveillant chat et messagerie électronique.

Leurs plans ont été bouleversés par l’intrusion, fin avril, du groupe « Fancy Bear », qui s’est concentré sur les données relatives à Donald Trump. C’est là que le Comité national démocrate a senti le danger, selon le Washington Post.

Du côté de l’ambassade de Russie aux États-Unis, on dit ne pas avoir eu connaissance de ces opérations.

Le Comité national démocrate – qui a résorbé la faille ce week-end avec le concours de CrowdStrike – assure pour sa part qu’aucun renseignement sur les adhérents et les mécènes du parti n’a fuité : « Il s’agit d’espionnage ; pas de cybercrime ».

Cette affaire reflète l’intérêt que porte la Russie à identifier les forces et les faiblesses d’un candidat présidentiable (une vérité qui s’applique à toutes les agences de renseignement), que ce soit dans son approche de la négociation ou ses investissements à l’étranger.

À la suite des révélations sur cette attaque qui pourrait être due à une campagne de phishing, Hillary Clinton a rappelé qu’en cas d’élection, elle ferait de la cybersécurité « un point de focalisation particulier ».

Calculé ou fortuit ? Cette actualité est tombée quelques heures après la décision de Donald Trump de ne plus donner, pour ses meetings, d’accréditations aux journalistes du Washington Post, quotidien qu’il qualifie de « malhonnête » et « hypocrite ». On consultera, pour creuser le sujet, cet édito « L’assaut de Donald Trump contre nos valeurs », paru lundi 13 juin 2016.

Crédit photo : Andrew Cline – Shutterstock.com


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